La situation politique et économique du pays reste très tendue.
On pourrait n’y voir qu’un compte d’apothicaire, une querelle autour d’une date. Mais l’impossibilité de fixer un jour précis pour la prochaine élection présidentielle au Mali, plus de vingt mois après le coup d’État qui chassa Ibrahim Boubacar Keïta du pouvoir, cache plus que ça. La junte, présidée par le colonel Assimi Goïta, réclame deux ans avant de rendre le pouvoir aux civils, tandis que la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’organisation régionale, exige entre douze et seize mois au plus. La différence, quelques mois, apparaît bien ténue, d’autant plus que les militaires à la tête de la transition s’étaient déjà engagés à organiser un scrutin le 27 février dernier, avant de se raviser.
En mars, une énième visite du médiateur régional de la crise, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, n’était pas parvenue à gagner du temps et à ramener symboliquement le délai sous la barre des deux ans. Ce défi lancé par le Mali à ses voisins n’est pourtant pas…lefigaro.fr