Sécurisation de la RN16
Du 1er au 31 mai 2021, la Force Barkhane a mené une opération majeure dans le Gourma malien visant à sécuriser la Route nationale (RN) 16, axe stratégique et commercial entre Gao et Douentza. Planifiée en étroite coordination avec les armées partenaires, préparée en amont depuis fin mars 2021 par des opérations de renseignement et de reconnaissance sur le terrain et soutenue par une manœuvre logistique d’envergure, cette opération avait pour objectif de produire un effort majeur contre le RVIM.
La Force Barkhane a été déployée dans le Gourma, à plus de 500 km de Gao. Durant cinq semaines, 1800 soldats français et 600 soldats des Forces armées maliennes (FAMa) ont été déployés sur une zone d’opération qui s’étendait sur 20 000 km2 dans la région des trois frontières. La préparation en commun des unités a permis une intégration tactique jusqu’au niveau de la section, voire du groupe. Pour les unités terrestres et aériennes, le défi a été de tenir le terrain et de maintenir l’effort dans la durée dans un environnement (climat, géographie) d’une exigence extrême. Soutenus par le Groupement tactique désert (GTD) logistique Charente et appuyés par l’aviation et le GTD aérocombat, les trois GTD (Bison, Douaumont et Chimère) et le groupement commando de la Force Barkhane ont conduit une manœuvre d’enveloppement de part et d’autre des massifs montagneux qui dominent l’ouest de la RN 16. Par l’imprévisibilité et la rapidité des manœuvres tactiques ainsi que leur durée sur le terrain, ils ont bousculé les GAT jusqu’à Douentza, dans l’ouest du Gourma, où la force ne s’était pas rendue depuis 2019. Ils ont également ouvert l’axe Tombouctou – Douentza et poursuivi les actions de harcèlement le long de la frontière malo-burkinabè.
Cette manœuvre visait à asphyxier les réseaux du RVIM, à neutraliser les facilitateurs d’Engins explosifs improvisés (EEI) et à détruire leurs bases logistiques dans le quadrilatère Hombori – forêt de Serma – Douentza – forêt de Gana. Hormis la menace EEI qui est restée forte durant cette opération, les GAT n’ont jamais été en mesure d’affronter directement les forces maliennes et leurs partenaires, préférant la fuite au combat de rencontre.
Au bilan, les partenaires ont neutralisé GAT et saisi 42 armes légères, 2 armes collectives, 9 EEI, 18 éléments principaux d’EEI, 77 motos et 108 équipements de communication. Ce bilan montre que l’ennemi, bien présent le long de la RN16, est incapable de s’opposer à la manœuvre de la force et qu’il préfère la fuite au combat, abandonnant ses ressources et laissant aux partenaires toute liberté d’action. Le cadre sécuritaire attendu pour un retour des services de l’Etat est maintenant à la portée des maliens s’ils consolident leur déploiement le long de cet axe de vie.
La Force Barkhane empêche une attaque coordonnée dans le nord Mali
Les 5 et 6 juin 2021, dans le nord du Mali, les militaires de l’opération BARKHANE ont conduit plusieurs opérations afin de dégrader les capacités d’action des Groupes armés terroristes (GAT) et plus particulièrement du Rassemblement pour la victoire de l’islam et des musulmans (RVIM). Tout d’abord, le 5 juin, les militaires français appuyés par des hélicoptères ont mené une action de combat contre des GAT alors qu’ils préparaient une nouvelle attaque du camp de la MINUSMA d’Aguelhok.
Quelques GAT ont été neutralisés ou capturés. Deux mortiers de 120mm, des obus, un lance-roquette, des armes légères, des composants pour la confection d’EEI, trois motos, deux pick up et des équipements de télécommunications ont été saisis ou détruits. Ensuite, le 6 juin dans la région de Tin Zaouatène, une nouvelle action de combat a permis de capturer des GAT proches de la structure de commandement du RVIM. Des équipements militaires ont également été saisis. Ces opérations démontrent la volonté de la France à poursuivre son effort en Bande sahélo-saharienne (BSS) pour affaiblir les organisations terroristes, dans le but d’aider la population du Sahel à se libérer du joug terroriste et permettre aux forces partenaires d’assurer seules la lutte contre les GAT.
Source : Opération Barkhane