La délégation de la Cédéao a achevé sa mission au Mali. Mais le plan de sortie de crise des experts de l’organisation ouest-africaine n’a pas été accepté par l’opposition qui demandait la démission du président IBK. Parmi les recommandations dont la mission souhaite voir une mise en œuvre rapide, la formation d’un gouvernement d’union nationale et le règlement du contentieux électoral.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Les problèmes du Mali, aujourd’hui « sont liés à des problèmes de gouvernance », ont insisté les intervenants de la Cédéao. Ils proposent essentiellement trois choses.
La première, c’est la reconstitution rapide et consensuelle de la Cour constitutionnelle afin que les Sages puissent statuer à nouveau sur les résultats des dernières élections législatives. Ils devront se prononcer sur les résultats provisoires publiés par le ministère de l’Administration territoriale et de remettre très probablement dans leurs droits les 31 députés par la défunte Cour constitutionnelle. Il n’est donc pas question de nouvelles élections ou d’élections législatives partielles.
La deuxième proposition des experts de la Cédéao est la formation d’un gouvernement d’union nationale. La mission de l’organisation régionale ne propose pas le départ du Premier ministre, mais un quota de ministères pour chaque parti : 50% pour le pouvoir, 30% pour l’opposition et 20% issus de la société civile. Par ailleurs, la priorité de ce gouvernement serait l’accord de paix d’Alger et les problèmes de gouvernance.
La commission de la Cédéao recommande également la mise en place d’une enquête pour déterminer qui sont les responsables des tirs contre les manifestants et de la destruction d’édifices publics lors des récentes mobilisations de l’opposition.
Les experts de la Cédéao espèrent que tout cela pourra être mis en place d’ici le 31 juillet prochain, afin que le Mali puisse se remettre sur les rails. Mais la mise en œuvre rapide de ce plan de sortie de crise est loin d’être gagnée puisque l’opposition malienne n’a pas obtenu la démission du président IBK qu’elle souhaitait. Le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, reste cependant optimiste et assure que les portes du dialogue restent ouvertes.
Puisque le dialogue continue, nous espérons qu’avec nos frères du M5-RFP, nous allons arriver à trouver le dénominateur commun qui nous permette de poursuivre les réformes.
RFI