Pas de levée des sanctions contre le Mali avant la mise en place d’une transition dirigée par les civils. C’est la position réaffirmée par la CEDEAO, (la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ce mardi 15 septembre lors d’un mini-sommet extraordinaire à Accra. Une délégation de la junte conduite par le président du Comité national pour le Salut du peuple a participé à la rencontre. L’organisation sous-régionale a également insisté sur la dissolution du CNSP aussitôt que la transition sera mise en place. Le chef de la junte a demandé un temps pour consulter avant de réagir à ces propositions. Au même moment, certains observateurs indiquent que la CEDEAO devrait à présent « écouter » les Maliens.
En invitant la junte militaire à cette réunion, la CEDEAO voulait s’imprégner du schéma de transition convenu à l’issue des concertations nationales. Mais les arguments avancés par le colonel Assimi Goïta et sa délégation n’ont pas permis à la CEDEAO de revoir position. Si l’organisation a réaffirmé sa volonté d’accompagner le Mali, elle a, en revanche, insisté sur la mise en place d’une transition avec un Président et un Premier ministre civils. Seule condition d’ailleurs pour une levée des sanctions contre le pays.
Les chefs d’Etats de la CEDEAO ont pris note de la durée de la transition convenue dans la charte, 18 mois au maximum à compter de ce mardi 15 septembre. Concernant le poste de vice-président de la transition également indiqué dans la charte, la CEDEAO n’a pas fait d’objection sur ce point. Toutefois, elle indique que le vice-président ne pourrait pas remplacer le Président de la transition en cas de vacance du pouvoir.
Les dirigeants ouest-africains ont aussi appelé les parties prenantes maliennes à travailler ensemble pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Par ailleurs, les chefs d’Etats se sont félicités de l’envoi à l’étranger de l’ex-président du Mali Ibrahim Boubacar Keita pour des soins. La CEDEAO a également annoncé l’arrivée de son médiateur Goodluck Jonathan la semaine prochaine au Mali.
Pour certains observateurs, le Mali a adhéré aux engagements juridiques de la CEDEAO donc, il doit « se plier à ses règles ». Toutefois, selon le chercheur Bréma Ély Dicko, vu la situation exceptionnelle que traverse le pays, l’organisation régionale devrait à présent « écouter » les Maliens surtout après ces concertations nationales qui affichent quelque part la volonté du peuple.