L’Association internationale de développement (IDA), la filiale du groupe de la Banque mondiale accorde un financement de 150 millions de dollars au Mali. Les fonds sont destinés à la restauration des terres dégradées dans au moins 87 communes.
Dans le cadre de son Plan d’action sur le changement climatique 2021-2025, la Banque mondiale appuie les efforts du gouvernement malien face à l’urgence climatique. Sa filiale, l’Association internationale de développement (IDA) accorde 150 millions de dollars pour la résilience au changement climatique à travers le Projet de restauration des terres dégradées, porté par le ministère malien de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.
Cette initiative du gouvernement malien vise la restauration des terres dégradées par le changement climatique dans au moins 87 communes dans les régions de Mopti, Ségou, Kayes et Koulikoro. Ces régions sont situées sur les zones maliennes du tracé de la Grande muraille verte, une initiative de l’Union africaine (UA) qui vise à freiner l’avancée du désert du Sahara à travers le reboisement et la restauration des terres agricoles. Ainsi, avec le financement de la Banque mondiale, Bamako prévoit la restauration des paysages dans le delta intérieur du fleuve Niger qui s’étend sur 64 000 km² entre les villes de Djenné et Tombouctou, constituant la plus grande zone humide de toute l’Afrique de l’Ouest.
La restauration de 400 000 hectares de terres dégradées
Des actions similaires seront menées dans la ceinture de la Grande muraille verte qui traverse le Mali. En tout, selon le gouvernement malien, 400 000 hectares de terres dégradées pourront être restaurés, bénéficiant ainsi à 2,3 millions de personnes, principalement des migrants agricoles impactés par le changement climatique, les éleveurs transhumants, les personnes déplacées à l’intérieur du pays, etc.
« Au Mali, la crise sécuritaire a exacerbé les effets du changement climatique sur les moyens de subsistance et sur les conditions d’accès et d’utilisation des ressources naturelles », rappelle Clara De Sousa, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali. C’est la raison pour laquelle le gouvernement malien prévoit aussi de soutenir, grâce au financement de la Banque mondiale, la mise en place de fermes agro-sylvo-pastorales intégrées aux communautés. Toujours dans l’optique d’améliorer les moyens de subsistance des populations, la pêche communautaire sera développée, ainsi que le développement durable des produits forestiers non ligneux (PFNL).
Le renforcement des capacités pour la mise en œuvre des NDC
Également appelés « produits forestiers autres que le bois », ou bien « produits forestiers secondaires », les PFNL sont des biens d’origine biologique autres que le bois, dérivés des forêts, d’autres terres boisées et des arbres hors forêts. Il s’agit par exemple d’animaux chassés comme le gibier pour leur fourrure, ou de poissons, de fruits (baies, noix, etc.), de graines, d’épices, de champignons, de feuilles (fourrage), de plantes médicinales, de tourbe, etc.
Une partie du financement de la Banque mondiale sera allouée au renforcement des capacités, notamment en faveur de la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau nationale (NDC). C’est un objectif que fixe chaque pays pour le plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre (GES), conformément à l’Accord de Paris sur le climat.
Jean Marie Takouleu
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