Le Fonds monétaire international est prêt à accompagner notre pays dans la mise en œuvre de sa politique économique
La mission d’évaluation du Fonds monétaire international (FMI) qui séjournait dans notre pays depuis le 10 septembre denier, a pris fin hier. Elle a été marquée par des échanges, des discussions et des négociations avec le gouvernement, les partenaires au développement, la société civile ainsi que les partenaires sociaux pour dissiper les malentendus survenus suite à l’achat de l’avion présidentiel et à la conclusion d’un contrat d’équipements de l’Armée.
Avant de s’envoler pour Washington, le chef de mission, Christian Josz, expert en charge de l’évaluation des performances économiques de notre pays, a été reçu en audience hier par le Premier ministre Moussa Mara. Il était accompagné par le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, du directeur adjoint du département Afrique du Fonds, Roger Nord, ainsi que de plusieurs autres experts de l’institution.
L’audience s’est déroulée dans une atmosphère de convivialité empreinte d’estime et de confiance réciproques retrouvées. Elle a permis aux experts de l’institution de Bretton Woods de livrer les conclusions de leur mission au chef du gouvernement.
Le Fonds monétaire international est un partenaire technique et financier stratégique de notre pays. Il joue un rôle de premier plan dans l’accompagnement de notre politique économique. Il convient de souligner qu’en dépit de la crise multidimensionnelle que notre pays a vécue en 2012, notre coopération avec le FMI n’avait jamais été véritablement interrompue. Cependant, depuis mars dernier, cette relation connaîtra un coup de froid à la suite de l’achat du nouvel avion présidentiel à 20 milliards de Fcfa, de l’attribution d’un contrat de fournitures (autres que des armes et munitions) passé par le département de la Défense pour un montant de 69 milliards de Fcfa et de l’octroi d’une garantie par l’Etat pour un montant 100 milliards de Fcfa lié à ce contrat ainsi que d’autres contrats.
Pour dissiper ces malentendus, le patron du département des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, s’était rendu Washington en juin dernier. Après de nombreuses discussions avec l’institution financière internationale, celle-ci avait préconisé des mesures. Il s’agit, entre autres, de la régularisation de l’achat de l’avion dans le projet de loi de finances rectificative 2014 sans détérioration des soldes budgétaires, du cadrage arrêté lors de la mission de revue de mars 2014, sans changement des planchers de dépenses prioritaires arrêtés à cette occasion. L’autre mesure phare était l’audit par le Bureau du vérificateur général (BVG), des transactions précitées qui couvrira la conformité des procédures budgétaires et passation de marchés utilisés. Les responsables du FMI avaient également demandé des éclaircissements sur la situation de la garantie de 100 milliards de Fcfa, tous ses tenants et aboutissants, les contrats de prêts de cette somme garantie et leur niveau d’exécution ainsi que des lettres de crédits qui y sont associées, bref touts les autres éléments pertinents pour comprendre la genèse et les implications financières de cette garantie.
A sa sortie d’audience, le chef de mission du FMI, Christian Josz, a très brièvement expliqué à la presse que les entretiens avec le Premier ministre Moussa Mara ont porté sur la situation économique du pays, les réformes nécessaires ainsi que les conclusions de sa mission. Il indiquera que le ciel est enfin dégagé entre notre pays et son institution pour une reprise de la coopération à partir de décembre prochain à l’issue l’assemblée générale de l’institution où ce rapport sera présenté. Il a insisté sur les problèmes de gouvernance économique qui ont émaillé la gouvernance budgétaire de notre pays l’année dernière.
« Le Mali s’est désormais engagé sur la voie de la transparence. L’audit du Bureau du vérificateur en cours a permis de déceler des surfacturations sur beaucoup de contrats militaires à hauteur de plus 30 milliards de Fcfa. Cependant, il revient au gouvernement de mettre en œuvre les recommandations de ces différents rapports à travers des recadrages budgétaires stricts et l’identification des auteurs de surfacturations, a t-il insisté en réaffirmant l’engagement de son institution à accompagner notre pays dans la mise en œuvre de sa politique économique. Le prochain décaissement du Fonds monétaire international, précisera t-il, dépendra des résultats de la présente mission et de la mise en œuvre des recommandations faites.
Après cette visite chez le Premier ministre, la délégation du FMI a mis le cap sur le département de l’Economie et des Finances où elle devait animer une conférence de presse sur les conclusions de sa mission. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.
D. DJIRE
source : essor