La tension est montée d’un cran aujourd’hui à Goundam après l’assassinat d’un chauffeur en partance pour Tombouctou. La situation a provoqué la colère de la jeunesse qui a fini par s’attaquer à des biens de certaines populations ciblées. L’assassinat du jeune chauffeur, Alpha Touré sur l’axe Tombouctou Goundam constitue la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ce matin à Goundam.
Après l’enterrement du conducteur tué, les jeunes disent « trop c’est trop » et s’adonnent à une vengeance dans deux quartiers de la ville habités majoritairement par des populations de peau rouge. Des jeunes en colère ont d’abord saccagé des maisons au quartier Alkara. Ils se sont pris ensuite aux commerces des populations de peau rouge au quartier Alfahou, qu’ils accusent d’être des présumés auteurs des attaques et des assassinats sur l’axe Goundam Tombouctou . Des boutiques et des commerces ont été vandalisés Un jeune de peau rouge a échappé à un lynchage selon nos sources sur place. Il a été sauvé par un vendeur d’essence de peau noire. Sa moto a été totalement détruite par une foule en colère. « La tension est toujours vive à Goundam. Il y a des attroupements de jeunes par ci par là. Chacun est sur le qui-vive. Les commerces sont fermés», témoigne un habitant de Goundam. A l’hôpital, une source sécuritaire nous confirme qu’un seul blessé a été admis à l’hôpital. Contrairement à l’information véhiculée faisant état de deux morts, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Une autre source jointe au téléphone se veut plutôt rassurant. « La situation est calme. Les gens commencent à sortir et à vaquer à leurs occupations », dit-il Victimes collatérales Des cultivateurs de peau noire ont été pris en otage dans la lac Tele, à moins de 10 kilomètres de par des hommes armés de peau rouge en représailles aux hostilités. Selon nos informations, les hommes enlevés ont été conduits dans une base militaire. Des arabes et touaregs ont quitté la ville pour se replier dans leurs zones de confort, dans des villages aux alentours. Par ailleurs, la population noire craint une représailles dans la ville. Bouri Diallo est un jeune décortiqueur , « je n’ai pas travailler aujourd’hui. C’est l’inquiétude ici. Mon esprit n’est pas tranquille car à tout moment ça peut s’aggraver », se soucie-t-il Des humanitaires travaillant pour des organisations internationales ont reçu des consignes de sécurité. C’est le cas du chauffeur de l’hôpital et sa famille qui ont trouvé refuge au sein du centre hospitalier en attendant que la situation se calme. Actuellement, les forces armées maliennes et la Minusma patrouillent dans la ville. Le chef de village et l’imam appellent les populations au calme. Ils conseillent les gens à ne pas se donner à des représailles.
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