Des soldats maliens ont été empêchés samedi par des habitants d’un village du centre du Mali d’arrêter un chasseur traditionnel dogon, membre d’une milice soupçonnée du massacre de quelque 160 habitants d’un village peul, a appris l’AFP auprès de témoins.
L’attaque du village peul d’Ogossagou (centre), le 23 mars, a été imputée à des chasseurs dogons et le gouvernement a prononcé le 24 mars la dissolution de l’association de chasseurs «Dan Nan Ambassagou», qui a démenti toute implication dans la tuerie.
Cinq hommes reconnus par des rescapés comme de possibles participants à la tuerie ont été depuis lors arrêtés et transférés à Bamako, selon des sources militaires maliennes.
Jointe ce dimanche par l’AFP, l’armée malienne n’a pas réagi aux informations faisant état du retrait samedi de ses soldats du village de Koro (centre), où elle était venue, selon des habitants, arrêter un chasseur membre de «Dan Nan Ambassagou».
«Nous avons effectivement empêché l’armée d’arrêter samedi à Koro un chasseur. Nous ne savons pas ce qu’il a fait mais eux au moins ils nous protègent», a déclaré dimanche à l’AFP Elie Dago, membre du collectif des jeunes de Koro, joint de Bamako. «Nous avons encerclé le véhicule de l’armée qui venait chercher le chasseur traditionnel. L’armée a été obligée de céder et de coller la paix au bonhomme», a ajouté Eloi, un autre habitant de Koro, qui n’a pas voulu donner son nom pour des raisons de sécurité.
Figaro