Pour échanger sur les résultats du plan d’actions du gouvernement de la transition malienne, la Fondation Tuwindi, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), organise du mardi 7 au jeudi 9 mars 2023, des débats publics à l’endroit des jeunes leaders du Mali. Pour ce premier jour des débats, animés par Dr Ibrahima Sangho, président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, le thème portait sur le « report du referendum, impact et enjeu ».
Des doutes sur le respect du chronogramme
À moins d’un an des échéances électorales, la classe politique malienne est en plein bouillonnement au point que d’aucuns craignent une crise pré ou postélectorale dans ce pays déjà fragilisé par la crise sécuritaire. Si on s’en tient au chronogramme électoral, établi par le pouvoir actuel, les élections s’annoncent à grands pas, notamment les élections sur le référendum, celles sur les collectivités territoriales, ainsi que les élections générales. D’ores et déjà, beaucoup de doutes planent sur le respect de ce chronogramme, dans la mesure où beaucoup restent encore à faire, dans un si peu de temps.
En effet, beaucoup d’acteurs politiques maliens estiment que tous les ingrédients ne sont pas réunis pour la tenue de toutes ces élections, aux dates indiquées. Le possible « report du référendum » reste une belle illustration.
Au cours de ce premier jour, des débats, consacrés aux résultats du monitoring en lien avec le plan d’actions du gouvernement de la transition, Dr Ibrahima Sangho, a fait un exposé enrichissant sur le « report du référendum », notamment sur son « impact » et son « enjeu ». Dans son exposé, Dr Sangho a abordé plusieurs aspects, dont la mise en place laborieuse de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), le récent découpage électoral, qui pourrait s’avérer problématique, ainsi que l’épineuse question du fichier électoral.
« La communauté internationale attend le Mali »
Au cours de cette activité, Dr Sangho n’a pas manqué de proposer des pistes de solutions, pouvant permettre au Mali d’échapper à de nouvelles sanctions. Tout en soulignant la nécessité d’opérationnaliser des cercles et des arrondissements, avant tout scrutin, Dr Sangho propose tout de même la correction des erreurs matérielles de plus de huit millions de votants.
Pour le président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, il est quasi impossible de respecter le délai imparti par le chronogramme électoral, avec toutes les réformes en cours. Surtout le nouveau découpage électoral, qui fait que le Mali passe de 8 régions à 19 et de 49 cercles à 159.
Pour pouvoir tenir les élections à temps, Dr Sangho ne cache pas son souhait d’abandonner certaines réformes en cours. Selon cet expert en questions électorales et politiques, le Mali ne peut pas opérationnaliser tous ces régions et cercles dans le délai imparti pour l’organisation des élections. Il invite toutefois à faire l’impasse sur certaines réformes pour pouvoir respecter le chronogramme. « La communauté internationale attend le Mali pour des élections présidentielles en février 2024 », a-t-il prévenu.
Bakary Fomba
Sahel Tribune