Au Mali, la société de gardiennage G4S, une de plus importante du pays va entamer une procédure de licenciement. La compagnie emploie 1500 personnes et pourrait licencier plus d’un tiers de ses effectifs pour faute grave. Les employés sont accusés d’avoir abandonné leurs postes. Les employés, eux, affirment avoir agi après un mot d’ordre de grève.
Les salariés de G4S ont une revendication principale : le versement d’une prime de risque de 40 000 francs CFA par mois. Ils estiment que la direction n’est pas ouverte au dialogue.
« Ils ont toujours fermé les portes pour la négociation. C’est ça qui nous a poussés à aller en grève. Et n’avons rien fait, sauf observé le mot d’ordre de grève seulement. Tout ça, c’est pour décourager les gens qui réclament leurs droits », estime Mamadou Sidibé, le secrétaire syndical CSTM pour la société G4S.
Pour appuyer leurs revendications, les salariés ont déposé plusieurs préavis de grève dont l’un courait du 31 décembre au 2 janvier 2018. Le problème, c’est qu’il n’était pas légal.
Cela a donc posé de gros problèmes à la société, explique Bertrand Duffaut, le responsable de G4S au Mali : « Donc on a eu à constater que des maisons avaient été abandonnées, que des agents avaient quitté leur poste sans avertir le G4S, des clés ont été jetées, certains portails ont été fermés, d’autres pas du tout. On s’est retrouvé le premier soir avec 270 personnes ayant abandonné leur poste. On a quand même une responsabilité, en termes de sécurité, de nos clients ».
Houday Ag Mohammed, le directeur de l’inspection du travail, confirme que la grève était illégale, car une procédure de conciliation était en cours. C’est ce que prévoit le Code du travail malien. Pour autant difficile de statuer rapidement sur cette situation que l’inspection du travail qualifie d’« inédite et inconfortable ». Les conclusions ne sont pas encore connues.