L’Association Malienne des Droits de l’Homme est préoccupée par le climat politique délétère qui prévaut pendant cette période pré-électorale marquée par l’escalade de violences physiques et verbales, susceptibles d’affecter le bon déroulement du processus électoral, l’acceptation des résultats qui sortiront des urnes et la cohésion sociale déjà fragilisée depuis 2012.
Le 2 Juin 2018, les partis de l’opposition malienne et d’autres mouvements ont organisé une «marche pacifique» «non autorisée» par le Gouverneur de Bamako pour « demander l’égal accès aux médias d’État»; la marche a été réprimée et émaillée de violences faisant une dizaine de blessés parmi les manifestants et la Police.
L’AMDH condamne l’utilisation excessive de la force et les atteintes à la liberté de la presse.
L’AMDH appelle tous les protagonistes à la retenue et au respect de l’État de droit et des libertés fondamentales consacrées par la Constitution malienne de 1992 et les instruments juridiques internationaux auxquels le Mali a souscrits.
L’AMDH se fait le devoir de rappeler à toutes les parties prenantes que la Cour Pénale Internationale (CPI) suit avec beaucoup d’attention les périodes Pre-électorale et post électorale au Mali. Le Mali a déféré sa situation à la juridiction internationale en juillet 2012 en vertu de laquelle saisine la CPI peut ouvrir des enquêtes sur des crimes internationaux sur n’importe quelle partie du territoire Malien.
L’AMDH invite toutes les parties prenantes à s’abstenir de toute manifestation de la rue et de toute violence et d’inscrire leurs démarches dans une logique de recours aux voies légales et aux dialogues constructifs pour résoudre les éventuels différends en vue d’ouvrir le chemin à la ténue d’un scrutin apaisé, crédible et transparent. .
Fait à Bamako, le 4 Juin 2018
Me Moctar MARIKO
Président de l’AMDH
La rédaction