Le Premier ministre Choguel Kokkala Maïga présente, ce vendredi 30 juillet 2021, au Conseil National de Transition (CNT), les actions que comptent menées son gouvernement d’ici la fin de la transition.
C’est sous les sonorités des fanfares de l’Armée nationale que le Chef du gouvernement fait son entrée dans la salle Djely Baba Sissoko du Centre International de Conférence de Bamako (CICB). Avec des pas martiaux, tout de blanc vêtu. Six semaines après son premier Conseil de Ministre, comme promis, il est devant les membres du Conseil National de Transition en cet après-midi, pour leurs faire part du plan d’action de son gouvernement et s’adresser, à travers lui, au peuple malien.
« Le plan d’action du gouvernement que j’ai l’honneur de vous présenter traduit la vision du chef de l’état pour redresser notre pays, asseoir les bases de la refondation, prendre en charge les aspirations profondes de notre peuple au changement en vue de réaliser le développement économiquement, social et culturel. Il est décliné en neuf objectifs assortis d’un chronogramme détaillé de mise en œuvre, avec un coût estimatif de 2 050 063 000 000 FCFA. Tenant compte des délais temporels de la Transition, il est fondé sur trois piliers : le pilier sécuritaire, le pilier politique et le pilier social », indique-t-il.
Pour ce faire, le Dr Choguel Kokkala Maïga annonce quatre « thérapies de choc » : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; Les réformes politiques et institutionnelles ; L’organisation des élections générales ; La promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité, soient, les quatre axes sur lesquels portent le plan d’action. Avec, pour chaque axe, des priorités bien définit.
Pour le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement compte continuer la lutte contre le terrorisme et l’insécurité en s’engeant à mettre tous les moyens matériels et humains nécessaires à la disposition des forces de défense et de sécurité « aux fins de leur permettre de s’acquitter de leurs missions régaliennes », promet, le chef du gouvernement. Dans ce même élan, les effectifs des forces de défense et de sécurité seront renforcés et leur équipement et infrastructures modernisés. La stratégie de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) sera accélérée. « Et des opérations d’envergures seront menées sur l’ensemble du territoire pour le retour de la paix dans les régions de Mopti, Ségou et du Nord. Pour finir, dans ce volet, le gouvernement « poursuivra la mise en œuvre intelligente, et la relecture de manière consensuelle, » de l’accord de d’Alger.
En ce qui concerne, les réformes politiques et institutionnelles, Choguel Maïga, explique, qu’il songe, entre autres, à l’organisation des Assises Nationales de la Refondation (ANR) sans que cela soit une assisse de trop, promet-t-il, en se référant au Dialogue National Inclusif ou à la conférence d’Entente National, sur les résolutions et recommandations des quels, elles s’appuieront. Il s’agira de donner de récolter les propositions de tous les maliens (au niveau local et national) sur la refondation de l’État.
Instituer l’Organe Unique de gestion des Élections, reformer le système électoral à travers les textes fondamentaux régissant les élections : sont les deux priorités annoncées par le premier Ministre, pour le troisième axe, qui vise à organiser des élections générales transparentes, crédibles et inclusives. Malgré la réticence de certains partis politiques, notamment lors de l’atelier de concertation sur sa faisabilité avant les élections, le 28 et 29 juin dernier, le premier ministre annonce que l’organe verra le jour, suivant « un processus simple de mise en œuvre a travers la relecture de la loi électorale, l’installation d’un directoire national et des démembrements aux niveaux régional, local et dans les ambassades et consulats du Mali à l’extérieur ».
Quant à la quatrième thérapie qui consiste à instaurer la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, le gouvernement s’engage à combattre la corruption et l’impunité. Dans ce cadre, des Audits relatif à la cession des bâtiments publics seront menées. Ainsi des poursuites judiciaires sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako.
A l’entame de ses propos, le chef du gouvernement a saisie l’occasion de cette adresse au CNT pour réassurer les syndicats des enseignants que « l’article 39 ne sera pas abrogé ».
Les membres du CNT, présents en nombre, saluent l’initiative. Notamment Nouhoum Sarr, selon qui « les honorables membres du Conseil national de transition vont prendre connaissance du document, et l’examiner avant le lundi 2 août » jour du débat sur le plan d’action entre le CNT et le Chef du gouvernement. Il assure que tout ce qui se dira ce jour-là se fera dans le sens de la réussite de la transition et dans le sens du bonheur du Mali. Diadié Bah, autre membre du CNT, aborde dans le même sens que son collègue, en mettant l’accès sur la compréhension mutuelle pour accompagner le gouvernement dans sa démarche de reconstruction du pays.
Si le Premier Ministre, Choguel Kokkala Maïga, s’est montré cordiale aves les membres du CNT auxquels, il soumet « au nom de l’ensemble du Gouvernement, le Plan d’action », il n’est les a cependant pas félicités pour leur nomination comme l’a fait son prédécesseur Moctar Ouane lors de la présentation de son plan d’action. De quoi envisager des discussions houleux le lundi entre le CNT qu’il disait « illégal et illégitime » et lui ?
Aly Asmane Ascofaré
Source : Journal Du Mali