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Mali/CEDEAO : « L’apologie des coups d’État n’est pas une solution, il faut ouvrir le débat démocratique dans la société » (Abdoulaye Bathily)

L’IPAR s’est joint à l’initiative du Rapport Alternatif Sur l’Afrique (RASA), le réseau des Think Tanks du Sénégal (SEN RTT), et le réseau des Think Tanks de l’UEMOA (RTT UEMOA) pour organiser ce lundi à l’occasion de la journée internationale des Think tanks célébrée le 31 janvier de chaque année, une conférence virtuelle visant à interroger les stratégies et à proposer des solutions réalistes et réalisables par lesquels le Sahel repassera d’une région de conflictualités à un espace de convivialités.

Une table ronde qui prend l’actualité brûlante malienne et de la CEDEAO comme prétexte pour jeter un regard à long terme qui peut éclairer les positions et les actions d’aujourd’hui.

Rétrospectives et prospectives

Dans une dynamique de matérialiser un apport dans les politiques publiques au Sénégal, ladite conférence introduite par le Pr Abdoulaye Bathily, ancien ministre de l’environnement, de l’énergie et universitaire, a coiffé plusieurs thématiques dont la principale s’interroge sur comment passer d’une région de conflictualités à une région de convivialités.

Analyses et Géostratégies

Occasion a été ainsi donnée au professeur de montrer son ressenti face à la problématique agitée par cette conférence. Un sentiment de peine qu’il appréhende comme le résultat de la crise de la décolonisation.
Selon lui, le point de non retour a été atteint, tant du point de vue économique que social et politique. Un fait qui peut être justifié par une faille dans l’ajustement structurel du monde urbain, également à l’origine de ce phénomène qui a rattrapé le temps, un phénomène qui a aggravé la situation des populations. L’expérience du Ghana, de la Guinée et du Mali est brossé en ce sens pour échanger sur l’échec de la tentative de la souveraineté.
Un effet néfaste qui résulte d’une dictature militaire sur les sociétés et dont les effets sont aujourd’hui le reflet de tout ce qui s’y passe.

L’inexistence d’une presse indépendante, la liberté d’expression autant d’exemples cités par le professeur Bathily pour expliquer le sacrifice des jeunes pour contrer les affres de la dictature. Le contexte géopolitique est marqué par une plus grande inclusion du Sahel dans le système de la géopolitique mondiale projetée par les djihadistes.” La réflexion doit être orientée dans une perspective de solutions pour une souveraineté africaine au delà de l’extrême frustration occasionnée par la situation actuelle par une réinvention de nos relations économiques avec le monde. ”

Jean Hervé Jezequel directeur projet Sahel à Crisis group a, dans le même sillage, relevé l’ambition manquante des États sahéliens par rapport à ce problème. Les nouvelles élites politico militaires reproduisent les pratiques de mauvaise gouvernance. Une reconfiguration des politiques pourraient apparaître selon le directeur comme une alternative à la crise des 3 temps.

“L’apologie des coups d’État n’est pas une solution”, selon le Dr Bakary Sambe, directeur régional de Timbuktu institute qui soutient que l’instabilité du Sahel résulte d’une négligence du développement et d’un manque de valorisation des stratégies endogènes suite à un focus sur les violences jihadistes. Les sanctions internationales ont été remplacées par les hantises de coups d’état dont n’a pas besoin la CEDEAO, les coups d’état doivent cesser”, dira-t-il avant de poursuivre : “il ne faut pas troquer le néolibéralisme par le populisme.” La mise en commun des synergies est, selon le directeur régional, l’ultime solution pour un renforcement de la résilience des sociétés.

Pour Mamadou Goïta, Directeur exécutif de l’Institut de recherche et de promotion des alternatives de développement (IPAR) tout cela est parti des questions d’accès aux ressources qui s’est répercuté sur la résurgence des différents groupes d’où l’effritement de la dynamique de la société civile qui connaît un dualisme qui pourrait être évité.

Échec de l’État providence?

Toujours dans la perspective d’axer l’essentiel du débat sur d’éventuelles stratégies pour décanter la situation qui sévit actuellement en Afrique, les différentes parties prenantes ont réagi sur la question de la rhétorique du jihadisme actuel. Par ailleurs, il apparaît presque évident que la société revêt une forme de laïcité de consensus ce qui n’exclut pas la religion de l’espace public. C’est sur cette hypothèse que le professeur Goïta fonde son argument selon lequel “dans le G5 Sahel, la CEDEAO a été dépossédée”.

“Les militaires comme les civils sont impliqués dans la gestion de nos états, les coups d’états militaires n’ont jamais réglé aucun problème. On ne peut pas reconstruire une société sur de l’imaginaire, il faut ouvrir le débat démocratique dans la société”, dira Abdoulaye Bathily avant de poursuivre : “il ne faut pas se faire d’illusions, nous devons prendre les devants pour anticiper sur cette nouvelle conférence de Berlin en cours”, ce n’est pas par des kalachnikov qu’on va régler le problème du Mali le mieux serait d’ouvrir le dialogue”, conclut-il…

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Source: dakaractu
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