Il est déplorable que les protagonistes de la classe politique malienne se lancent dans des querelles de clocher au vitriol et se fustigent mutuellement et inutilement, tandis qu’il y a un enjeu fondamental qui attend qu’on invente un remède efficace et idoine pour résoudre la crise qui ne fait que perdurer : le terrorisme dont l’ablation définitive du syndrome est un impératif.
Apparemment, les acteurs de la scène politique de l’espace glorieux de l’ancien Soudan français ont perdu jusqu’au trognon le sens de l’honneur et du patriotisme pour privilégier le passage en force des intérêts éhontés. La politique politicienne occupe une place omniprésente dans tous les esprits, instinct névralgique par lequel chacun défend des calculs égoïstes au grand dam du progrès de la nation qui croupit dans le sous-développement et la désinvolture. La cohésion nationale a de la peine à s’affranchir des bisbilles qui facilitent des divisions oiseuses. Dans cette logique cuirassée et impudique, il est clair que ni l’opposition ni la mouvance présidentielle n’est capable de garantir dans l’euphorie l’équilibre souverain. Les bonnes mœurs sont révolues avec leur époque d’antan. Le mali revient de loin, atomisé depuis l’éclatement exponentiel des ravages terroristes. Même la présence militaire française et l’emploi des drones ne sont pas en mesure de vaincre cette hydre qui revient sans cesse en surface. Le vrai problème est que dans tout l’empire du mandingue, l’élite qui devrait être apte à renverser la tendance assiste passivement au désastre. La classe politique dans son ensemble est orné par des individus louches et fantoches. Rien n’est sûr, sauf la mort et la paupérisation. La liberté individuelle est bafouée dans des circonstances qu’on ne démontre plus, c’est-à-dire sanguinaires. Concomitamment, la sécurité publique et collective est mise à rude épreuve. D’un moment à l’autre, il faut s’attendre à un spectacle suicidaire mis au point par des bandes armées qui se dopent. Les autochtones et les étrangers partagent les mêmes affres, la peur au ventre. Les Français et les Américains, pas un d’entre eux ne se sente à l’abri d’autant que les hôtels qu’ils habitent sont souvent la cible des tirs nourris de balles réelles. Sommes-nous aux belliqueuses conditions infernales qui sévissent dans les rapports israélo-palestiniens ?
La grande malchance réside dans le fait que le port des autorités locales est irresponsable. Au lieu de se délecter des gamineries comme le font la marmaille dans une agora ludique, elles devraient apprendre à réfléchir et à être un peu plus sérieuses pour travailler au compte de la stabilité nationale.
L’intellectuel, c’est quelqu’un qui n’a pas peur de dire ce que les autres ont peur de dire, c’est quelqu’un qui révèle ce que les autres essayent de camoufler. Sur cet élan, il est de mon devoir de dénoncer les tares qui minent le bien-être général du pays de la chanteuse célèbre Oumou Sangaré. Hommage à cette dame qui a doré l’image de sa patrie par le biais de la mélodie exquise. Sa parole reste indiscutable quand elle disait que le rôle de l’artiste est de se mettre au chevet de la cause nationale. Voilà qui est appréciable son intention à laquelle elle allie la pratique par des actes concrets.
De Maïga à Cissé en passant par le fameux IBK qui louvoie, tous sont coupables et mis en myopie par la recherche effrénée des intérêts électoralistes. La sonnette d’alarme sonne davantage : les poux du mal ont longtemps pondu des œufs mortifères, il est temps de procéder à éradiquer cette gangrène.
Je suis noir d’Afrique, bien que je sois de nationalité burkinabè. C’est pourquoi, au-delà des frontières de mon pays, les élections imminentes du Mali me préoccupent. Comment un scrutin peut-il être tenu dans un territoire coupé en deux par des seigneurs de guerre qui sèment la terreur et des attentats effroyables qui endeuillent par des résultats apocalyptiques ? D’évidence, en cours de mandat, le président IBK est un traître qui a trahi ses promesses pompeuses qu’il a faites au peuple malien. Il ne faut pas se leurrer, il y a des failles. Plus bavard qu’opérationnel, venu dans des airs triomphalistes, la gestion du pouvoir présidentiel a montré, à la face du monde, qu’il n’est pas à la hauteur des tâches pour lesquelles il s’est fait élire. Il ne mérite pas d’être réélu.
Le Mali ne se résume pas à sa seule personne. Il sied de dépasser le cadre personnel et familial pour prendre à bras-le-corps les défis du moment. Les revers qu’il a encaissés surplombent les maigres réussites squelettiques de son parcours pessimiste. Il entrera dans l’histoire par la petite porte, la majorité de ses fonctions s’étant soldés par des faillites. La pâleur de son image contraste avec la réputation mondiale de l’ancêtre Soundiata Kéita. Tel père, quel fils !
Le message du grand chanteur ivoirien a fait école. Alpha Blondy n’est pas seul à dire que les ennemis de l’Afrique, ce sont les Africains. Nous lui emboîtons le pas pour dire que les ennemis du Mali sont la plupart du temps des Maliens. Amateurs des boubous d’apparat, IKB n’a pas montré une seule fois qu’il est digne d’un messie. Pourtant, il faut retrousser les manches. Les costumes parfumés d’un président n’assurent pas la paix de la population. Pendant que les hommes aux affaires vivent dans le luxe, les masses sombrent dans la misère et la détresse. L’idée d’une fusillade terroriste qui éclate un jour sinistre pour un coup de grâce hante les esprits. Il est fréquent de voir le soleil se lever sans avoir la chance d’assister à sa chute à l’horizon.
Ecrivain de mon état et de souche burkinabè, je suis d’office Malien par mon brevet d’étude de second cycle. Ayant postulé en candidat libre, j’ai eu par la suite mon baccalauréat au lycée Ba Aminata Diallo situé en plein de cœur de Bamako. Auparavant, il y a dix ans, il faisait bon vivre dans cette ville hospitalière. A présent, c’est la nostalgie au superlatif pour beaucoup. J’en suis navré. La capitale a essuyé des épreuves horribles. Avant, j’y allais pour des vacances paisibles, maintenant, par crainte de tomber sur une embuscade djihadiste, le sentiment d’une randonnée transfrontalière ne me chante plus. Quand le terrorisme brûle dans le Mali si proche, les flammes désobligent et les fumées délétères asphyxient au Burkina-Faso. Pourquoi pas chez tous les voisins comme le Sénégal, la Guinée… ?
Normalement, IBK doit faire son baluchon. Son bilan n’est pas satisfaisant. C’est ridicule. Pire, il a exercé une récupération politique des méfaits du terrorisme pour briguer le fauteuil présidentiel. De la même façon, les adversaires de l’opposition scrutent le ciel et attendent des occasions similaires pour tromper le peuple en promettant éperdument la paix entre le nord et les autres régions. C’est tout à fait écœurant.
Au nom de ma fonction, je mets ma plume et ma vision au service de la nation malienne et j’espère que c’est une contribution qui participera infailliblement au renouveau et à l’enracinement parfait du patrimoine recherché qu’est la paix. Ainsi, au mamelon de la colline de Koulba, il convient de déposer soigneusement une vérité écrite afin que le noceur IBK la lise à tête reposée et en dehors de tout effet adductif. Quelle est cette vérité ? Elle n’a pas froid aux yeux.
Par conséquent, le pouvoir est une épouse fertile, quand le premier marié est un homme incapable d’agir avec effet, il doit rendre la démission et passer la main à un second mari qui a des reins solides pour assurer une bonne action intime par une puissance sexuelle avérée. L’union qui s’est tissée entre IBK et le pouvoir depuis plus de trois ans est si malheureuse. La compagnie n’a même pas accouché d’un morpion. L’heure est critique, il est temps d’inviter le président d’arrêter son expérience lamentable au profit d’un successeur chevronné. Il est absurde qu’il s’entête à se représenter pour l’élection qui aura lieu bientôt, si ce n’est pour une boulimie égoïste qui est devenue un secret de polichinelle. La politique est un marathon qui exige des reins pour remplir les obligations et les devoirs qui s’imposent. Les candidats séniles qui claudiquent et trébuchent ne sont pas les bienvenus, ils sont insusceptibles de participer.
Le sexagénaire IBK a-t-il un poids sur la conscience pour prendre des remords ? Bien sûr, il est coupable de la politique de l’autruche et responsable de la descente aux enfers de sa patrie. Son mandat est entaché de honte. Il se présente comme un homme lige et un opportuniste à la direction d’une république bananière pour assouvir en cachette les étrangers qui ont l’apanage de sucer jusqu’à la dernière goutte de sang un valet local et les ressources minières. Il est complexé d’avoir la nature d’esclavage qui colle à sa peau noire face à la peau blanche des adeptes de l’impérialisme occidental. Nous retenons, dans la vigueur de la mémoire collective, que le capitaine Thomas Sankara conscientisait que l’esclave qui n’est pas capable de s’assumer ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Et l’album en péril de mon confrère engagé Ticket Jah sensibilise que : ‘‘ Il n’est pas là pour rien’’. Alors, ne sont pas vaines la proclamation lancée par cet officier assassiné et l’assertion de ce grand musicien. Ils constituent une source de mutation mentale et de méditation. Dès lors, il n’est obscurantiste d’inviter IBK à faire peau neuve en réfléchissant à l’école de ces deux panafricanistes qui ont vaillamment risqué leur vie pour l’émancipation de la condition infernale des communautés africaines.
En synthèse, on comprend la douleur intime et profonde du peuple malien. Un peuple courageux mais orphelin ; orphelin parce qu’il est fatigué de la vacuité et de la mauvaise foi de ses dirigeants qui ne peuvent pas défendre les valeurs élémentaires comme le droit de vivre sans anxiété et dans la liberté et la sécurité sur les limites de leur propre territoire. Les Maliens sont étrangers chez eux, privés des avantages des autochtones et vivant sans cesse dans le collimateur de la charia terroriste qui fait la loi principale.
La gloire de Jésus est en danger, la gloire de Mohamed est en net recul. L’église est au bord de la faillite à cause des scandales sexuels et de la désertion des fidèles. La pédophilie est caractéristique. Quant à la mosquée, elle est au bord du gouffre, le djihadisme veut sans discrimination exterminer le monde par des brebis galeuses passionnées de la violence et du fanatisme encombrant et épouvantable. Devenus un fléau, IBK doit urgemment se dégager de ces deux cas et du diktat français pour sauver la laïcité nationale et la prépondérance des lois républicaines.
Les dirigeants africains doivent rompre avec leurs revirements qui font la honte de tout le continent noir. A défaut d’être une personnalité internationale comme les regrettés Nelson Mandela ou le capitaine Thomas Sankara, on leur demande d’être raisonnables et humbles. C’est tout.
Sans l’observation de cette éthique comportementale qui se veut aux antipodes de l’hypocrisie, l’avenir malien s’éternisera dans l’ornière et il n’en pourra jamais s’émanciper du spectre des gens dévoyés qui cassent et profanent les tombes sacrées dans le sanctuaire saint des saints de Tombouctou.
Le sang a trop coulé. La présence de l’armée française au Mali contribue à peine au bonheur, surtout que sa position est suspecte et axée sur le néocolonialisme qui vise à imposer l’impérialisme occidental aux Etats précaires et sous-développés. Au lieu de me prêter chaque soir une partie de ta natte pour me coucher, apprends-moi à confectionner la mienne, dit-on. En d’autres termes, celui qui dort sur une natte d’autrui est voué à dormir par terre, il ne peut jamais être à l’aise, scande-t-on souvent. Ainsi il revient à l’armée républicaine malienne de faire face aux défis pour prendre en main le destin du pays et instaurer la fin exhaustive du terrorisme en proclamant catégoriquement le retour triomphal d’une paix civile qui souffle aux quatre vents. L’épanouissement national réside dans un remaniement pareil.
Est nulle et non avenue la candidature de tout animal politique qui n’a pas les moyens de protéger la démographie des intempéries.
Au total, la prospérité d’une nation dépend de l’organisation solide de son armée dans un système de défense aguerri et d’une innovation politique qui exclue le mercantilisme électoraliste à la tête de l’Etat.
Cyrille Ouédraogo, écrivain
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Source: Maliactu.info