Adama Ben Diarra, l’un des soutiens publics les plus connus des militaires au pouvoir, sera jugé vendredi 8 septembre pour «atteinte au crédit de l’Etat», après des critiques contre la junte.
La justice malienne a écroué ce 5 septembre Ben Diarra qui est à la tête de Yerewolo-Debout sur les remparts, l’une des organisations les plus actives en faveur de la junte.
Adama B. Diarra qui est par ailleurs membre du Conseil national de transition (CNT, installé par les militaires pour tenir lieu d’organe législatif au Mali), a appelé la junte le 27 août dernier, à respecter l’échéance de mars 2024 qu’elle s’était fixée pour rendre le pouvoir à des civils élus.
Il a émis des critiques sur la gestion de la junte et déploré les arrestations opérées, selon lui, par les services de sécurité. Depuis la prise du pouvoir par les militaires, opposants, critiques et journalistes ont été confrontés à des arrestations ou aux pressions, selon les défenseurs des droits.
Une influenceuse a été condamnée début août 2023, à un an de prison ferme après s’en être prise aux militaires au pouvoir et à leur «échec», selon elle, face à l’insécurité et à l’inflation.
En décembre 2021, Issa Kaou N’Djim, figure politique connue par son soutien au chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a été condamné à six mois de prison avec sursis lui aussi pour «atteinte au crédit de l’Etat», et il a été révoqué du CNT, après des propos jugés subversifs sur les réseaux sociaux.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire profonde. Il est dirigé depuis le 18 aout 2020 par Assimi Goïta qui a renversé le défunt président défunt, Ibrahim Kéïta et son gouvernement.
sahel-intelligence