C’est le 9 août que les travaux du 27è congrès de l’Union postale universelle (UPU) seront lancés en présence des délégués venus des quatre coins du monde. Notre pays qui convoite un poste au sein du Conseil d’administration de l’UPU sera représenté à cette messe des acteurs de la poste par une forte délégation conduite par le ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Modernisation de l’Administration, Harouna Toureh, le Président-directeur général de La Poste, Ibrahima Haïdara et des cadres de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes (Amrtp).
C’est la deuxième fois en 87 ans que le continent africain accueille un congrès de l’Union postale universelle. Après l’Egypte en 1934, le choix des acteurs postaux du monde s’est porté sur la capitale ivoirienne, Abidjan, pour accueillir les travaux du 27è congrès de cette organisation. Le Mali étant dans la pleine révolution de son secteur postal ne pouvait être en marge de ce rendez-vous majeur. D’ailleurs, il nous revient qu’une forte délégation malienne sera présente au bord de la lagune Ebrié. Celle-ci sera composée du représentant de l’Etat malien, à travers le ministre de la Communication, des responsables de l’opérateur désigné, la poste du Mali avec quelques directeurs de métier, à leur tête Ibrahima Haïdara, Pdg de La Poste et le régulateur du secteur postal au Mali, l’Amrtp.
Ainsi, ce sont plus de 700 délégués venant des quatre coins du monde qui seront présents à ces assises dont le thème principal sera : “Avenir du secteur postal face aux enjeux de la digitalisation”.
A cet égard, les trois semaines de travaux de ce congrès seront axées sur trois volets. Il s’agit de situer les enjeux du Congrès et de lancer les travaux pour l’élaboration de la Stratégie postale mondiale d’Abidjan, la deuxième semaine sera consacrée à l”organisation de la Conférence ministérielle en présence de plusieurs ministres en charge de la Poste.
La poursuite de l’élaboration de la Stratégie postale mondiale d’Abidjan, le renouvellement des organes dirigeants de l’UPU à travers un vote sont aussi prévus. Il s’agit notamment de l’élection d’un nouveau directeur général du Bureau international de l’UPU, l’élection d’un nouveau vice-directeur général du Bureau international de l’UPU, l’élection du président du Conseil d’Administration (CA) et des présidents des différentes commissions techniques du Conseil et l’élection du président du Conseil d’exploitation postale (CEP).
Et la dernière semaine portera sur la présentation du document final de la Stratégie postale mondiale d’Abidjan.
S’agissant du renouvellement des membres du Conseil d’administration, le Mali se rendra dans la capitale ivoirienne avec cette fois-ci l’ambition d’arracher une place au sein de ce convoité conseil d’administration de l’UPU. “C’est la première fois que nous pouvons espérer d’avoir un fauteuil dans le Conseil d’administration car notre pays fait partie des trois Etats dont les candidatures sont soutenues par la Conférence des postes des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cpeao) surtout par l’Union panafricaine des postes”, nous a confié un officiel malien qui sera dans la délégation pour Abidjan. Selon lui, en plus de cette organisation sous régionale, la candidature malienne est aussi soutenue à différents niveaux sur le continent par l’Union panafricaine des postes (Upap).
En tout cas, le fait pour le Mali d’avoir un siège au sein du Conseil d’administration de l’UPU ne fera que couronner l’immense effort fourni dans ce secteur ces derniers temps par l’actuel Pdg, Ibrahima Haïdara.
Depuis la nomination de M. Ibrahima Haïdara à la tête de La Poste du Mali, il a ouvert un vaste chantier d’innovations en imprimant une nouvelle vision à l’opérateur désigné pour un futur radieux du plus grand service de courrier de notre pays. L’un des plus anciens services du Mali, la Poste, a la vocation principale de participer au développement social et à la croissance économique du pays à travers la mise à disposition d’un service postal universel de qualité accessible à toutes les populations. Pour la mise en œuvre de cette vision, le nouveau Pdg s’appuie sur des axes prioritaires qui sont : la valorisation du patrimoine de La Poste, la rationalisation des ressources et la meilleure gouvernance et enfin la restructuration de l’entreprise.
Un pan important de cette vision, selon l’entourage du Pdg, est la restructuration de l’entreprise qui consiste à transformer en profondeur l’entité postale afin d’adapter celle-ci aux besoins du marché à travers un marketing dynamique.
Cette restructuration s’articule autour de 2 axes majeurs. Le premier est la création d’une direction transversale dont la composition nous laisse entrevoir la Direction générale et les grandes fonctions supports telles que les Ressources humaines, les finances, la comptabilité, le marketing, la communication, l’administration, le système d’information etc. ; le deuxième, c’est la mise en place de quatre (4) structures verticales orientées “métiers” qui sont : La Poste Messagerie, elle concerne le métier classique de la poste, le courrier, les boites postales, le transport rural ; La Poste Digitale, elle exploitera les services numériques qui sont entre autres : le coffre-fort numérique, les autorités de certification et de tiers confiance, l’appui à la transformation digitale des services postaux ; La Poste Finances, elle sera axée sur l’exploitation de services financiers postaux qui posera les jalons de la banque postale ; et enfin La Poste Mobile qui consiste à créer un opérateur virtuel de télécommunication basé sur les réseaux existants pour fournir des services de téléphonie à moindre coût afin de permettre l’exploitation des services digitaux de La Poste en plus des fonctionnalités classiques d’un réseau de télécommunications. Ce n’est pas tout. Le Pdg, Ibrahima Haidara, espère créer une synergie d’action autour de cette vision. Ce qui nécessite une approche participative dans sa mise en œuvre.
Un syndicaliste de la Poste du Mali, approché par nos soins, a fait savoir que de 2018 à nos jours des progrès fabuleux ont été réalisés sous la houlette de l’actuel patron, parmi lesquels, l’optimisation des moyens qui a entrainé la diminution de la tension de trésorerie d’où la stabilisation des salaires, les questions d’électricité ont été réglées, l’ouverture des droits des travailleurs à l’AMO. “Le financement intelligent a permis de rénover les bureaux de Sogoniko, de Niaréla, de Badalabougou, de Lafiabougou et celui de Korofina. Cette campagne de rénovation des bureaux s’inscrit dans la dynamique d’approcher les services sociaux de base à nos concitoyens et un renforcement du marketing. Enfin, une mention spéciale à La poste pendant la période de la pandémie de Covid19 car elle a su s’adapter aux exigences du moment, malgré la fermeture des frontières entre les pays d’Europe et les pays africains”, a soutenu le syndicaliste.
Il est important de signaler que La Poste dispose du plus grand réseau à travers le pays avec 75 bureaux de poste dont 09 à Bamako avec (03) guichets annexes rattachés au bureau de Bamako-Recette Principale : Lafiabougou, Badalabougou, Hamdallaye ; 11 à Kayes : Kayes, Bafoulabé, Kéniéba, Kita, Koniakary, Nioro, Yélimané, Diéma, Manantali, Kersignané, Tafacirga ; 12 à Koulikoro : Baguinéda, Banamba, Dioïla, Fana, Kangaba, Kati, Kolokani, Nara, Siby, Ouba Ouélessébougou, et 02 Guichets Annexes : Kati-Noumorila, Koulikoro Ba ; 09 à Sikasso : Bougouni, Kadiolo, Kolondiéba, Koutiala, Yanfolila, Yorosso, Zégoua, Kangaré ; 08 à Ségou : Ségou, Barouéli, Bla, Macina, Markala, Niono, San, Tominian ; 10 à Mopti : Mopti Bandiagara, Bankass, Djenné, Douentza, Koro, Sévaré, Ténenkou (fermé), Youwarou (fermé) ; 5 à Tombouctou : Tombouctou ; Diré, Goundam, Gourma-Rharouss, Niafounké ; 6 à Gao : Gao, Ansongo, Ménaka, Tessalit, Kidal, Bourem.
Tous ces points sont des bureaux de plein exercice et participent au traitement et à la distribution du courrier ainsi qu’aux opérations d’émissions (dépôts) et de paiement (retraits) des services financiers postaux.
Depuis un certain temps Kidal et Ménaka sont placés dans la région de Gao et Taoudéni dans celle de Tombouctou.
En plus de ces bureaux de plein exercice, La Poste du Mali dispose de 42 correspondances postales dont 20 fonctionnelles de nos jours. Ce sont : Région de Kayes (Kassaro, Ségala, Sébékoro, Toukoto, Lany, Diamou), région de Koulikoro (Dio, Négala, Niosombougou, Kalabancoro, Ballé, Mourdiah, Naréna, Nyamina, Kiban), région de Sikasso (Kléla Niéna, Koumantou, Zantiébougou, Loulouni, M’Pessoba, Zangasso, Kignan), région de Ségou (Dioro,Konobougou,Sokolo,Diabali,Sansanding), région de Mopti (Sofara, N’Gouma, Korientzé, Konna, Hombori, Diafarabé), région de Tombouctou (Kabara, Tonka, Bintagoungou, Bambara-Maoudé), région de Gao ( Dangha, Tassiga, Bara, Ouattagouna). K. THERA
ZOOM SUR L’UPU ET LA POSTE DU MALI
Créée en 1874, l’Union Postale Universelle, dont le siège se trouve à Berne en Suisse, est la seconde plus ancienne organisation des Nations Unies, après l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Composée de 192 pays membres, l’UPU constitue le principal forum de coopération mondiale entre les acteurs du secteur postal, permettant d’assurer un véritable réseau universel de produits et de services à la pointe du progrès. Le Mali est membre de l’UPU depuis le 21 avril 1961.
L’UPU joue un rôle de conseil, de médiation et de liaison et fournit s’il y a lieu, l’assistance technique à ses pays membres. Elle fixe les règles des échanges de courrier international et formule des recommandations pour stimuler la croissance des volumes des lettres, des colis et des services financiers et améliorer la qualité de services offerts aux citoyens du monde.
Quant à La Poste du Mali sous son régime juridique actuel, elle a été créée par l’Ordonnance N°2011-012/P-RM du 20 septembre 2011. Elle est rattachée au Ministère en charge de La Poste, son régime juridique est celui d’un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).
Elle a pour mission d’assurer :
-Le service postal universel, les services réservés et le recouvrement des valeurs commerciales ou autres ainsi que les sommes dont son grevés les envois contre remboursement ;
-Les services postaux non réservés ;
-Les services financiers, comprenant le compte courant postal, le compte caisse d’épargne, les mandats, le bureau de change et toutes les transactions financières au nom d’autres établissements.
Source : Aujourd’hui-Mali