Le vice-président du Malawi, Saulos Chilima, en rupture de ban avec le chef de l’Etat Peter Mutharika, dont il dénonce la corruption, a annoncé mercredi soir qu’il le défierait lors de l’élection présidentielle prévue en mai 2019.
“Je suis prêt à entrer dans la course. Si nous suivons un processus transparent et démocratique, je présenterai ma candidature”, a déclaré M. Chilima lors d’un entretien très attendu accordé à la radio Zobiak.
“Dans les dix jours je dirai si je me présente seul en tant que candidat indépendant ou au nom d’une alliance ou d’une grande coalition”, a-t-il précisé.
Membre du Parti démocratique progressiste (DPP, au pouvoir), Saulos Chilima, 45 ans, a été élu vice-président sur le ticket de Peter Mutharika, vainqueur de l’élection présidentielle de 2014.
Depuis quelques mois, il a pris publiquement ses distances avec le chef de l’Etat.
Au début du mois, il a claqué la porte du DPP et sévèrement critiqué son chef. “Notre nation reste l’une des plus pauvres (…), le népotisme, le copinage et la corruption sont endémiques et seuls ceux qui ont des relations en profitent”, avait-il alors dénoncé.
La gouvernance du régime de M. Mutharika fait l’objet de vives critiques. Des milliers de personnes ont défilé en avril dans plusieurs villes de ce petit pays pauvre d’Afrique australe pour protester contre la corruption.
Depuis la semaine dernière, le président est mis en cause par une enquête du Bureau anticorruption (ACB), qui le soupçonne d’avoir touché des pots-de-vins d’une entreprise qui avait remporté un marché public.
M. Mutharika, investi cette semaine par son parti pour briguer un nouveau mandat, a démenti ces allégations mais l’opposition ne cesse de réclamer sa démission.
L’ex-présidente du pays Joyce Banda, de retour d’exil, a annoncé de son côté qu’elle briguerait l’investiture de son parti Parti populaire (PP) pour la présidentielle.
Tv5monde