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Malaise profond entre administrateurs-forces de l’ordre et les citoyens

Konsiga à quelques kilomètres de Yélimané, étaient opposées à la population les forces de l’ordre (gendarmes). Un affrontement sanglant qui a coûté la vie à un civile hier.

Vendredi, toute la journée, des images sensibles circulaient sur les réseaux sociaux où on y voit des citoyens corps ouverts par des balles. Un bras de fer entre la population et les gendarmes. Celle-ci était devant la mairie où elle exigeait la démission du maire. Condamnation, indignation… ne se sont pas fait attendre. Au-delà, une action plus forte a  lieu en France par les ressortissants  de Yélimané qui à leur tour exigent le départ du maire et sa poursuite devant les autorités judiciaires.

Interrogé par RFI, le gouverneur de la région de Kayes a jeté la responsabilité d’une telle bavure sur la population. Selon lui, les manifestants qu’il qualifie d’assaillants ont en premier attaqué les forces de l’ordre avec des machettes ; elles étaient obligées de se défendre. C’est une ‘’légitime défense’’, indique le Gouverneur. Ces propos du Gouverneur enveniment davantage la situation et ceux-là qui s’indignent n’hésitent pas à tirer à boulet rouge sur le régime. Pas d’armes pour combattre au nord mais l’Etat en a suffisamment pour tirer sur sa population ; pas d’armes et autres matériels pour faire face au DOZO (chasseurs) Guinéens qui ont maté nos gendarmes à Nièouléni mais ils en ont pour se défendre face à des citoyens sans armes qui ont le plein droit de manifester lorsque le pays, leur localité, est géré de manière inadmissible.

Ce malaise existe un peu partout au Mali. Les gouvernants ne font pas du bien et se cachent derrière les forces de l’ordre à tout moment ; ces forces aussi à leur tour agissent de manière souvent inhumaines.

Pour le cas de Konsiga, un blessé lors des affrontements, un vieux, aurait succombé suite à ses blessures hier à l’hôpital de Kayes.

Les autorités sont interpellées. Elles ont le plein droit de sécuriser l’administration, les cadres et élus mais qu’elles n’oublient pas aussi que le peuple a droit à un minimum de respect. S’il se lève contre X ou Y, ce n’est pas pour rien.

Alors il est temps d’instaurer des modes opératoires de sanction pour un élu qui trahit son serment. Cela est leur quotidien au Mali et tant qu’on ne mettra pas fin à cela, il faut toujours s’attendre à des manifestations.

Kèlètigui Danioko

Le Pays-Mali

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