Si Hamed Diané Séméga ne connaît vraiment pas sa place, il appartient à ses amis et soutiens politiques de le lui dire, au lieu de le plonger dans une aventure politique irréaliste, voire ridicule. En effet, comment peut-il sortir, il y a quelques jours seulement, d’un exil volontaire pour échapper à l’ex-junte et prétendre s’imposer comme le candidat du Pdes à la prochaine présidentielle ? En tout cas, un grand malaise est en train de traverser le Pdes, à cause des manœuvres dilatoires de Séméga qui veut noyer la candidature de Chato à son profit, après avoir piégé la commission mise en place au sein du Pdes pour choisir le candidat du parti.
Qu’est-ce qui a bien pu amener Hamed Diané Séméga à changer de vision en quelques jours seulement ? Les conseils des mauvais amis, répond une source membre du Pdes qui ajoute entendre de jeunes opportunistes du parti dire «Séméga a gardé beaucoup d’argent à l’étranger et il faut qu’il le sorte pendant la campagne pour qu’on mange notre part». Mais attendons de voir s’ils auront un kopek venant de Séméga qui reste encore traumatisé par le coup d’Etat du 22 mars 2012.
Mais le débat est ailleurs ! Notamment sur le fait que Séméga se soit dédit en si peu de temps car il avait confié à ses proches, dès son retour, qu’il ne comptait pas se présenter à la prochaine présidentielle, restant sur une position conseillée par son mentor ATT qui demande à ses poulains d’éviter l’humiliation. Mais apparemment, Séméga est tombé sous le charme des chants des sirènes qui lui font croire qu’il a des chances de faire un bon score lors du prochain scrutin.
Et les visiteurs du crépuscule d’ajouter que s‘il ne se présentait pas, il allait mourir politiquement. Ils n’ont même pas tenu compte des conseils prodigués par ATT à une délégation du parti à Dakar. Conseils selon lesquels, il fallait rester dans la logique prônée au départ, à savoir ne pas présenter un candidat à la présidentielle et bien préparer les législatives.
Séméga est-il alors en train de braver son mentor ? De toute façon, s’il n’y avait pas des hommes et des femmes en mesure de tenir la case Pdes et de se faire remarquer sur l’arène politique pendant les moments difficiles où lui se la coulait douce au Sénégal, il n’aurait pu y avoir un semblant de parti capable de porter sa candidature ? Séméga doit être raisonnable et ne pas réfléchir uniquement dans le sens de ses propres intérêts car il se trouve des esprits pour dire que c’est pour être candidat à la présidentielle qu’il a choisi ce moment pour rentrer au pays.
En réalité, c’est lors de la réunion du Comité directeur national de samedi dernier, où il fallait discuter de la candidature du parti à la prochaine présidentielle, que Séméga a lâché qu’il est candidat, à la surprise générale. Non sans avoir pris le soin de donner l’impression qu’il n’était pas intéressé, tout en désignant ceux qui appellent à sa candidature dans la commission chargée de se pencher sur la question de la candidature au nom du parti. Comme son beau-frère, Iba Sy.
A ces manœuvres cyniques, on a rajouté en voulant mettre Mme Haïdara Aïchata Cissé dite Chato dans une tenaille en voulant lui exiger de signer un engagement comme quoi si elle n’était pas candidate choisie par le Pdes, elle devait renoncer à se présenter à la prochaine présidentielle. Naturellement, elle a refusé de tomber dans ce piège et cela a été interprété par les membres de la commission comme de l’indiscipline qui lui ôte des points dans le cadre de l’appréciation des dossiers de candidature à l’étude.
Tout est mis en place pour faire passer au forceps la candidature de Séméga qui devait d’ailleurs être écartée parce qu’elle était quasi muette sur le point relatif à la justification des ressources financières pour financer la campagne électorale. Pourtant, les gens de Séméga sont en train de distiller que c’est leur homme qui est la préférence de la commission alors que cette dernière n’a pas encore délibéré. En plus, cette commission n’est que consultative car c’est la réunion du Comité directeur national de mardi prochain, 14 mai 2013, qui devra finalement décider. Ça sent déjà le souffre et la révolte gronde à la base, notamment à Koulikoro, Kayes, Kolondiéba, Tombouctou, Bourem, pour ne citer que ces localités où des responsables nous affirment que si Mme Haïdara dite Chato n’est pa la candidate du Pdes, ils ne reconnaîtront pas Séméga et iront soutenir Chato.
En effet, que cela soit avec ou sans le Pdes, la députée élue de Bourem sera candidate à la présidentielle de juillet 2013 car elle a travaillé dans la logique du Pdes qui ne voulait pas de candidat. Elle n’a donc sollicité le parti que pour l’accompagner car rien ne vaut mieux que de s’assurer du soutien de sa famille politique naturelle. Elle se prévaut déjà d’un énorme vent de soutien au niveau de la société civile.
Il faut noter que de grands responsables du part et pas des moindres- ont déjà pris le large pour ne pas cautionner cette mascarade de Séméga. Lors de la parodie d’audition des candidats, l’un des grands absents est l’ancien ministre de la Justice, Marafa Traoré.
Ahmed Ben FATIMA