Cela fait plus de 140 jours que le Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaila Cissé, a été enlevé à Niafunké, dans la région de Tombouctou, alors qu’il était en pleine campagne pour le 1er tour des législatives. Près de six mois après ce rapt inédit, l’impatience grandit. Maitre Demba Traoré, Secrétaire à la communication de l’URD, fait le point de la situation.

Bientôt six mois après l’enlèvement de l’Honorable Soumaila Cissé, que savez-vous de nouveau?

À notre niveau, la situation n’évolue pas du tout. À ce que nous sachions, depuis l’annonce faite par le Président de la République le 16 juin, qui a consisté à dire qu’il connaissait les ravisseurs de l’Honorable Soumaila Cissé, qu’il allait bien et qu’il serait bientôt libre, nous n’avons pas reçu d’autres nouvelles. Nous voyons que quand il prend la parole publiquement, il affirme qu’ils sont en train d’œuvrer à sa libération. Mais, de bientôt, nous sommes passés à Inchallah. On ne sait pas quand il sera libéré et cela nous inquiète. Chaque jour qui passe, nous sommes inquiets. Nos angoisses deviennent intenables.

Depuis le 2 juillet, les actions se sont accentuées au niveau de l’URD et des regroupements qui militent pour sa libération. Vous ont-elles permis d’avancer ?

Ce que nous pouvons expliquer officiellement aux gens, c’est que nous n’avons pas d’informations jusqu’à présent. Nous n’avons pas reçu de preuves de vie et nous n’avons pas non plus reçu de nouvelles sûres concernant sa libération. Ce que nous avons comme informations, ce sont les rumeurs que nous voyons sur les réseaux sociaux et ce qui est dit dans certains articles de presse. Je pense que, pour une affaire comme celle-ci, nous ne devons pas être informés par les réseaux sociaux ou la presse. Ceux qui sont en charge du dossier, à commencer par le Président de la République, doivent nous dire toute la vérité.

Après toutes les actions menées jusque-là sans gain de cause, qu’envisagez-vous de faire à nouveau pour obtenir la libération de Soumaila Cissé ?

Nous n’avons jamais cessé de poursuivre les campagnes de sensibilisation et de mobilisation à travers les médias. Elles se poursuivent aussi bien sur le plan national qu’à l’international. Des actions concrètes ont été menées au niveau de certains responsables européens et certains organismes de défense des droits de l’Homme ont été saisis. Nous allons continuer ce processus pour qu’une mobilisation mondiale de toutes les structures habilitées à œuvrer dans ce genre de situation s’intensifie pour faciliter la libération de l’Honorable Soumaila Cissé.

Propos recueillis par Germain Kenouvi