La Maison de la presse malienne a tenu, hier mardi 27 février 2024, les travaux de sa 12e Assemblée générale ordinaire, au siège de l’organisation à Médina-coura, au cours de laquelle le président sortant, Bandiougou DANTE, a succédé à lui-même à la tête du Comité de pilotage qui avait été mis en place en janvier 2021. Ce dernier a placé son nouveau mandat sous le signe du rassemblement et de l’efficacité.
Sans surprise, l’ancien patron de l’Union des radios et télévisions libres du Mali, Bandiougou DANTE, a été réélu par ses pairs à la tête d’un bureau consensuel pour un nouveau mandat de 3 ans. Pour son dernier mandat, Bandiougou DANTE sera épaulé par deux vice-présidents ; un rapporteur général, un adjoint et deux trésoriers.
A l’ouverture des travaux, le président DANTE a souligné que son mandat avait été marqué par le renforcement de la gouvernance de la Maison de la Presse, le renforcement de ses infrastructures, l’amélioration du cadre législatif et règlementaire des médias.
« La Maison de la Presse est déterminée à apporter sa contribution à la refondation du Mali et à la réussite de la Transition. La MP a joué un rôle non négligeable dans les travaux de la nouvelle constitution. Aujourd’hui, elle est fortement impliquée dans les travaux du Comité de Pilotage du Dialogue Inter-Maliens », a-t-il déclaré.
Ainsi, au cours des trois dernières années, la Maison de la presse, selon son président, a œuvré pour renforcer la liberté de la Presse, la liberté d’expression et l’accès à l’information.
Pour M. DANTE, la défense de la liberté d’expression demeure la raison d’être de la Maison de la presse. Elle a été faite, dit-il, dans le cadre de la défense des lois de la République et de l’intérêt national.
« C’est avec satisfaction que l’accès à l’information est consacré dans la nouvelle constitution », relève le président.
Aussi, affirme-t-il, des partenariats sont établis avec des écoles de journalisme pour la formation des jeunes. Une convention est signée avec l’ESJC et avec des établissements privés.
Également, des initiatives des femmes de médias ont toujours été appuyées par la Maison de la Presse.
«Dans nos prises de décision, une place importante est accordée aux questions genres », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, la Maison de la presse à créer un partenariat dynamique, efficace et efficient entre la Presse et les organisations de la société civile, entre la Presse et les acteurs de la justice, entre la Presse et la classe politique.
C’est à ce titre que des journées Justice-Presse sont instaurées entre la Maison de la Presse et le Département de la Justice ; un cadre de discussion avec les acteurs politiques et de la société civile est également créé.
Malgré ces avancées notables, il s’est dit conscient que des défis restent encore à relever pour permettre à la Maison de la presse et à ses membres de jouer pleinement leur rôle d’information, d’éducation et de divertissement, pour participer à l’éclosion du nouveau malien.
Parlant des difficultés, il a évoqué la lenteur dans l’adoption de certains projets de textes, notamment : le Projet de loi portant régime de la Presse et délits de Presse ; Projet de loi régissant l’accès à l’information ; Projet de loi portant modification de la loi N° 02022- 019 du 12 mars 2012 relative aux services privés de communication audiovisuelle, les Projets de décret régissant la Presse en ligne.
Autres points non moins important en souffrance, concernent entre autres le Projet de décret déterminant les conditions d’attribution et de retrait de la carte de Presse des journalistes professionnels ; le Projet de décret déterminant les conditions d’éligibilité, d’attribution et de gestion de l’aide publique à la Presse…
Concernant ce dernier point, relatif à l’aide à la Presse, il est proposé au gouvernement 0,025 % des recettes de l’État à l’aide à la Presse. Ce montant équivaut à 5 milliards de francs CFA d’aide par an. A 0,02%, il correspond à 4 milliards de francs CFA ; à 0, 01 % il correspond à 2 milliards par an.
«Cette aide indexée au budget de l’État ne dépendra pas de la volonté du Prince du jour ; mais de celle de l’État démocratique. », a dit le président Bandiougou DANTE,
En retour, dit-il, des conditions rigoureuses seront définies pour favoriser la promotion des organes les plus méritants (journaux, radios, télévisions, Presse en ligne).
Il ressort de son propos que dans le cadre de sa politique de refondation, le comité de pilotage a élaboré un projet de manuel qui devra être adopté lors d’une assemblée générale.
Une fois réélu, Bandiougou DANTE a particulièrement remercié les autorités de la Transition notamment le ministère chargé de la communication et la HAC.
Il a salué également toutes les organisations professionnelles de la presse pour la confiance renouvelée et s’engage à poursuivre les efforts visant à améliorer les conditions de travail et de vie des hommes et femmes de médias.
De son côté, le chef de cabinet du ministre en charge de la communication, Mohamed Ag ALBACHAR, félicitant le président Bandiougou DANTE et son nouveau bureau, s’est réjoui de l’esprit consensuel qui a guidé les travaux. Il a réitéré la disponibilité du département à accompagner la maison de la Presse.
Il a assuré que les plus hautes autorités restent mobiliser pour trouver des solutions appropriées afin de refonder ce « Mali Kura » porté au firmament par des professionnels de l’information rompus à la tâche.
Par Abdoulaye OUATTARA