Les électeurs sont de nouveau appelés aux urnes ce dimanche 19 avril pour le second tour des législatives. Les autorités ont décidé de maintenir la date de cette échéance électorale malgré de vives protestations.
Après le premier tour des législatives maliennes du 29 mars qui a été émaillé de scènes d’enlèvement d’ agents électoraux, d’ urnes et d’attaques contre les civils dans le nord faisant plusieurs morts, ou encore le manque de dispositifs sanitaires adéquats dans les centre des vote pour faire face à la propagation du covid-19, les autorités maliennes ont tout de même maintenu le second tour de ce scrutin.
Ce scrutin est censé renouveler les 147 membres de l’Assemblée nationale. Un argument suffisant pour son maintien, selon le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita.
“Je rappelle que la décision d’aller aux élections législatives n’est pas le fait du gouvernement de la République mais du dialogue national inclusif qui a mené ses travaux en totale indépendance sans aucune interférence. Du reste, une forte majorité des partis politiques s’était prononcé pour le maintien de la date du premier tour à l’issue de la concertation entre celles-ci et le ministre de l’administration territoriale. Une telle décision du dialogue national résulte d’une réflexion murie sur notre histoire immédiate, laquelle nous enseigne qu’en démocratie rien ne vaut la pleine légalité constitutionnelle ainsi que le jeu normal des institutions”, a déclaré le président malien.
Le chef de file de l’opposition toujours absent
Un scrutin qui se tiendra donc ce dimanche en dépit de l’enlèvement de Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition qui a entamé ce mardi son 21e jour en captivité et d’une recrudescence des violences dans le nord et le centre du pays.
Dans un communiqué, le FSD (Front pour la Sauvegarde de la Démocratie) proche de l’opposition, déclare qu’aucune élection des députés n’est possible lorsqu’elle ne peut se tenir sur toute l’étendue du territoire national. Choguel Maiga, membre du FSD.
“Il y a des pays où on a annulé l’élection présidentielle, où on a annulé les referendums, où on a annulé le deuxième tour des élections qui étaient déjà programmées. La vérité c’est que, ce gouvernement tient à ces élections parce qu’il y’ a une assemblée qu’ils ont déjà préfabriqué, qui va venir majoritairement voté la nouvelle constitution dont la finalité, nous en sommes convaincus, c’est d’organiser la partition du Mali.”
Le débat autour de la tenue des législatives de ce dimanche se tient au moment où le Mali a enregistré ce mardi 21 nouveaux cas au coronavirus, ce qui fait un total de 144 personnes infectées dont 13 décès et 34 patients guéris depuis l’apparition de l’épidémie au Mali le 25 mars.
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