L’envoyé de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, a appelé jeudi le Conseil de sécurité des Nations Unies à accompagner le pays dans sa sortie de crise, alors qu’une transition est en cours après la mutinerie du 18 août et la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta.
Selon Mahamat Saleh ANNADIF, chef de la mission de l’ONU au Mali, « la transition constitue une opportunité pour les Maliennes et les Maliens de sortir leur pays de ce cycle infernal ponctué d’une succession de coups d’État périodiques. »
Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali estime que les Nations unies doivent saisir également cette opportunité d’accompagner et d’appuyer cette phase importante pour une sortie de crise au Mali.
Il a rappelé que ce coup de force anticonstitutionnel a été condamné par le Secrétaire général et le Conseil de sécurité des Nations Unies. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de suspendre le Mali de ses instances institutionnelles et a décrété des sanctions jusqu’à la mise en place d’une transition civile.
Depuis lors, des journées de concertations nationales ont été organisées les 10, 11, et 12 septembre et ont abouti à l’adoption d’une charte de la transition. Un Président de la transition a été désigné, un Premier ministre a été nommé et un gouvernement a été formé.
« Il me plait de relever devant votre Conseil que c’est pour la première fois depuis la signature de l’Accord (de paix) en juin 2015 que les mouvements signataires ont fait leur entrée officielle dans un gouvernement. Cette avancée est pleine de symboles et de signification. C’est le résultat de bonnes prédispositions des nouvelles autorités et des mouvements signataires, encouragées par nos bons offices en vue de renforcer la confiance », a dit Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et chef de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSMA).
« Grâce à cette confiance, l’Accord pour la paix figure dans le préambule de la charte, et sa mise en œuvre est consacrée comme une de ses missions. C’est avec un réel soulagement que les populations maliennes et celles des pays voisins ont accueilli la levée des sanctions de la CEDEAO », a-t-il ajouté.
Une année de turbulences
L’envoyé de l’ONU a noté que l’année 2020 a été marquée au Mali par plusieurs turbulences et incertitudes politiques. Le pays est resté sans gouvernement pendant plus de quatre mois, et les défis se sont multipliés, notamment avec la pandémie de Covid-19 et ses retombées socio-économiques.
« Cette situation a également engendré un retard considérable sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et aggravé la crise humanitaire », a souligné M. Annadif.
Il a souhaité qu’avec la formation du nouveau gouvernement et la levée des sanctions, le Conseil national de la transition, qui est l’organe législatif, soit mis en place rapidement.
« En effet, l’organisation des élections crédibles pouvant conduire au retour à l’ordre constitutionnel dépend des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives telles qu’énoncées dans la charte de transition.
De ce point de vue, la transition constitue une opportunité pour les Maliens de sortir de ce cycle infernal ponctué d’une succession de coups d’État périodiques », a dit l’envoyé de l’ONU.
Selon lui, les Nations Unies doivent saisir également cette opportunité « pour continuer d’accompagner et appuyer cette phase importante pour une sortie de crise au Mali, en coordination avec l’ensemble de la communauté internationale, notamment l’Union africaine et la CEDEAO ».
« La paix est à portée de main et la balle demeure encore dans le camp des Maliennes et Maliens. La MINUSMA est plus que jamais engagée à leurs côtés », a-t-il conclu.
Bourama Kéïta
LE COMBAT