Les officiels civils et militaires arrêtés le 18 août lors du coup d’État militaire ont été libérés dans la nuit de mercredi. Parmi les 12 libérées par la junte figurent l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, l’éphémère Président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, l’ancien ministre de la Défense, le général Ibrahim Dahirou Dembélé entre autres.
«Le vice-président de la transition, chef des putschistes, le colonel Assimi Goïta informe l’opinion publique (…) de l’élargissement ce jour des personnalités politiques et militaires arrêtées suite aux événements du 18 août 2020», a indiqué dans un communiqué le Comité national pour le salut du Peuple (CNSP), qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta.
« Toutefois, les intéressés restent à la disposition de la justice pour toutes fins utiles», ajoute le texte.
La libération des personnalités civiles et militaires arrêtées lors du coup d’État constituait l’une des requêtes de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Suite à la nomination du diplomate Moctar Ouane comme Premier ministre de transition et à la formation de son gouvernement, l’organisation sous-régionale avait déjà décidé lundi 5 octobre de lever les sanctions qui pesaient sur le Mali.
Les chefs d’État et de gouvernement ont alors évoqué des « avancées notables vers la normalisation constitutionnelle » et leur volonté de « soutenir ce processus ».
Les militaires qui ont pris le pouvoir le 18 août au Mali, avant de s’engager dans une transition censée ramener les civils au pouvoir, ont annoncé mercredi la libération des douze personnalités civiles et militaires arrêtées lors de leur coup d’État.
Le premier à regagner son domicile était Boubou Cissé, l’ancien Premier ministre malien. Il était plutôt bien portant, selon un témoin. Moussa Timbiné, ancien président de l’Assemblée nationale arrêté lui aussi depuis le coup d’État du 18 août, a été relâché.
Rester à la disposition de la justice
Côté militaire, parmi les dix hauts gradés qui recouvrent la liberté, les anciens ministres de la Sécurité et de la Défense. Ils sont désormais tous libres de leurs mouvements. Mais un communiqué officiel précis que pour toutes fins utiles, les intéressés restent à la disposition de la justice.
Depuis leurs arrestations extrajudiciaires, des voix de plus en plus nombreuses dont celles d’associations de défense des droits de l’homme s’élevaient pour réclamer leur élargissement.
Le chef de l’État du Ghana, Nana Akufo-Addo, président en exercice de Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est attendu cette semaine à Bamako. Il devrait, entre autres, féliciter les autorités locales pour ces libérations.
La junte tient toujours commande
La junte qui a fait place à une transition civile continue de prendre des décisions dans l’ombre. L’annonce de libération a été faite sur la page du CNSP. Alors que cette organisation est sommée par la CEDEAO de disparaitre. Et comme pour légitimer son existence, désormais les messages de cet organe des putschistes sont tenus par le Col Malick Diaw, seul membre de la junte jusqu’ici sans poste.
Bourama Kéïta
LE COMBAT