Les responsables du parti Solidarité Africaine pour le Démocratie et l’Indépendance(SADI) et les représentants de certains candidats contestant les résultats du premier tour de l’élection présidentielle étaient en meeting le mercredi 8 août dernier à la Bourse du Travail. Ils ont tous demandé à la Cour Constitutionnelle, l’annulation des résultats du scrutin du 29 juillet alors que celle-ci devrait proclamer les résultats définitifs quelques heures plus tard.
Contraints de se réunir dans la cour de la Bourse du Travail par un dispositif sécuritaire, les militants, cadres du parti SADI et ses invités parmi lesquels Mamadou Awa Gassama, Djiguiba Keïta dit PPR ont attendu plus d’une heure avant l’arrivée du candidat Oumar Mariko.
Très critique contre le pouvoir en place, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, va ouvrir les hostilités.
« IBK n’est qu’un prête-nom, un président par procuration, c’est Karim Keïta et Aminata Maïga qui dirigent le pays. Ce sont eux qui décident, qui nomment les ministres tandis que IBK et Boubèye exécutent. C’est aujourd’hui que j’ai su en réalité que Boubèye n’est rien d’autre qu’un larbin. Dites-lui de m’excuser, je me suis trompé sur son compte », a-t-il déclaré d’entrée de jeu.
Avant de rejeter les résultats définitifs du scrutin du 29 juillet proclamés par la Cour Constitutionnelle quelques heures après le meeting. Il a ensuite demanderé au 18 candidats protestataires de se retrouver pour défendre ensemble le principe de la démocratie.
«A tous les Généraux, à tous les Colonels, à tous les soldats, tous les policiers qui ont prêté serment pour défendre les institutions, ce qu’ils ont fait, c’est un coup d’Etat institutionnel. S’ils ont distribué des grades à des Généraux, officiers alcooliques, c’est avec nos impôts. Si la Cour Constitutionnelle proclame des faux résultats cet après-midi, ce à quoi cela aboutira ne sera pas une surprise », a-t-il prévenu.
« Si les résultats proclamés par Manassa Dagnoko ne sont pas convenables aux miens, nous feront ce qui est en notre pouvoir. C’est à nous de renforcer notre démocratie et cela n’est possible qu’avec la lutte et nous vous demandons de vous lever, nous serons là, nous n’allons pas vous trahir », a ajouté Djiguiba Keïta.
Mamadou Hawa Gassama, pour sa part, a expliqué les 13 points motivant leur choix de boycotter le second tour de l’élection présidentielle prévu pour le dimanche 12 août entre autres, le doute sur le fichier électoral, l’histoire des votes par procuration, des doubles bulletins de vote, l’achat de conscience des électeurs, des délégués, assesseurs et des présidents de bureaux, la création de bureaux de vote fictifs à la mairie du District, etc.
« Deux candidats iront au second tour ce dimanche dont Soumaïla Cissé. C’est lui seul qui peut sauver le Mali où le trahir. Il est mon candidat, s’il le fait en partant au second tour avec IBK, il a trahi le peuple je le bannirai de toute ma vie. Il n’y aura pas de second tour au Mali », a déclaré Mamadou Hawa Gassama.
« Nous avons constaté que dans certains de nos fiefs comme à Niono et à Mopti derrière le fleuve, ce ne sont pas les terroristes qui ont attaqué, mais c’était une attaque planifiée pour faire peur à nos électeurs afin d’annuler 28 bureaux dans les zones où nous sommes premiers » a expliqué Dr Allaye Bocoum, mandataire du candidat du parti SADI.
Oumar Mariko, candidat du parti SADI, membre des candidats protestataires, après avoir confirmé le cas qui s’est produit à Niono dira que cela n’a pas été possible à Kolondièba son fief.
« Nous n’accepterons pas ces résultats, ils ont été attribués et ne correspondent pas à ceux des électeurs. Ce sont les mêmes places qu’on a occupé à travers leur sondage bien avant le scrutin. Nous disons qu’il n’y a pas eu d’élection, nous demandons à Manassa Dagnoko d’annuler cette élection et de la renvoyer. Si elle fait cela, beaucoup de ses péchés seront pardonnés », a indiqué Oumar Mariko.
Moussa Sékou Diaby
Source: Tjikan