Oumar Babi
Source: Canard déchainé
Faute de convaincre les autorités maliennes de renoncer aux services du Groupe Wagner, la France tente d’autres moyens qu’elle juge plus efficaces, y compris la sorcellerie.
Menaces, pression, insultes… La France a tout tenté pour que les autorités de la Transition renoncent à signer un contrat avec les paramilitaires russes. En vain. Les colonels maliens, ceux-là même que Macron et son homologue « y voit-rien » se plaisent à appeler les « petits soldats maliens » restent droits dans leurs rangers : la coopération, avec les paramilitaires russes, se poursuivra. La suite, on la connaît. La France menace de quitter le Mali. Du moins, s’il maintient sa coopération avec le Groupe Wagner.
De passage, à Bamako, Florence Parly, ministre française des Armées, ne se dédit : « La France ne quittera pas le Mali ».
L’escalade
Plus tard, Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires Etrangères, demande aux autorités maliennes de clarifier sa position. A la 76e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, à New-York, le Premier ministre malien, Dr Choguel Maïga, accuse la France d’avoir « abandonné le Mali en plein vol ». La réaction de la France ne s’est pas fait attendre.
Soutenue par les populations maliennes, qui réclament le départ de l’armée française, la déclaration de Dr Choguel Maïga a été qualifié de « honteux », par le président français, appelant – au passage – les autorités maliennes à respecter le délai imparti à la Transition.
Face au silence, pour le moins assourdissant des autorités maliennes, la France passe de la pression aux insultes.
« Le Mali perdra le soutien de la communauté internationale, s’il recrute le Groupe Wagner », menace la française des Armées devant les députés français. Et d’accuser, les autorités maliennes de : « beaucoup de mauvaise foi, beaucoup d’indécence… ».
Réponse du berger à la bergère
Face au lourd silence des autorités maliennes, qui se refusent à toute déclaration, le président français ajoute, jeudi dernier 30 septembre, sur les antennes de RFI, que le gouvernement actuel du Mali est « illégitime, issu de deux coups d’Etat ».
La réponse des autorités maliennes ne s’est pas fait attendre. Le même jour, aux environs de 23 heures, elles réceptionnent sur le tarmac de l’aéroport international de Bamako-Senou, quatre hélicoptères, des armes et des munitions de la part du partenaire russe.
« L’extrême rapidité de ce contrat montre la fiabilité et le sérieux de ce partenaire, qui nous a toujours donné satisfaction dans le cadre d’échanges gagnant-gagnant », indique le colonel Sadio Camara, ministre malien de la Défense, à la réception du matériel militaire.
Oumar Babi
Source: Canard déchainé