« On m’a fait dire : ‘’Je soutiens les caricatures humiliant le Prophète’’ Je n’ai jamais dit ça », précise d’emblée Macron avant d’indiquer que « ces caricatures touchent toutes les religions ». À l’en croire, « il n’y a pas de caricature spécialement contre une religion ».
Selon le locataire de l’Élysée, il lui revient en tant que chef de l’État de protéger la liberté d’expression pour ses coconcitoyens. « Il ne m’appartient pas en tant que Président de la République d’amoindrir ce droit parce que certains sont choqués », a-t-il précisé.
Parce qu’à ce moment-là, dira-t-il, j’instaurerais dans mon pays, une forme d’ordre moral ou religieux. Emmanuel Macron s’est, en cette période d’intense contestation des musulmans en colères, confié : « C’est comme si je dirais aux gens qui écrivent ou dessinent qu’ils n’ont pas le droit d’écrire parce que ça en choque d’autres. Et de proche en proche, a-t-il dit, la liberté d’expression se réduirait, parce qu’elle deviendrait l’espace qui fait en sorte qu’on ne parle plus les uns des autres ». D’où toutes les difficultés du projet de cette liberté d’expression, selon le président Macron, sera contesté. En France, s’explique-t-il, il y a des lumières et des valeurs que portent les citoyens. Celles qui ne visent pas seulement la coexistence des Français, mais plutôt d’accepter de commenter les uns les autres dans le calme et le respect, voire parfois de se moquer les uns des autres. Cela, souligne-t-il, quelle que soit notre religion ou philosophie. Par rapport audits propos dont se plaigne la communauté musulmane, Macron estime que cela est dû à beaucoup de mensonges. « Par rapport à la phrase que vous citiez, les réactions du monde musulman sont dues à beaucoup de mensonges à tel point que les gens ont cru comprendre que j’étais favorable à la caricature », s’est-il justifié
Selon lui, il n’en est pas de la sorte. « Je suis favorable à ce qu’on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays, parce que je pense que c’est un droit, c’est nos libertés. Je comprends que ça puisse choquer, je respecte cela, mais il faut en parler ».
Notons qu’au Mali, tout comme en Palestine, en Inde, au Pakistan, passant par d’autres pays comme Bangladesh, les musulmans émus contre ces propos ont manifesté leur mécontentement. « La France insulte deux milliards de musulmans dans le monde », dénonçaient selon le « Monde » les Bangladais lors de la manifestation du vendredi 30 octobre. La même source fait état d’une violence née lors d’une marche au Pakistan suite auxdits propos d’Emmanuel Macron. S’ajoutent à cela, les boycotts des produits français dans plusieurs pays, dont le Mali. La question : est-ce que cette sortie du président français réussira à calmer les musulmans du monde ? Sans trop se hasarder, on le saura très prochainement.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS