L’opération a eu lieu le vendredi 21 juin, dans la localité de Kangaba, où certains orpailleurs avaient laissé leurs dragues sur le fleuve après l’interdiction du gouvernement de la pratique de l’orpaillage.
Déclaré activité potentiellement dangereuse contre l’écoulement normal des cours d’eau et la survie des espèces qui y vivent, le dragage fait de nos jours l’objet d’interdiction stricte par les ministères des Mines et du Pétrole et de celui de l’Environnement, de l’Assainissement, du Développement durable et de celui de l’Administration et de la Décentralisation.
Depuis quelques semaines, la Légion de gendarmerie mène des opérations de ratissage sur les berges du fleuve Niger, dans plusieurs secteurs de Bamako et environs.
Ainsi, la descente d’une équipe de la brigade fluviale, menée le vendredi 21 juin, dans la localité de Kangaba, a permis de repérer une cinquantaine de dragues sans leurs servants. Toutefois, lesdites dragues ont été mises sous surveillance étroite en attendant leur retrait du fleuve pour des besoins d’enquête. Lors des patrouilles, plusieurs dizaines de bidons de carburant et plusieurs équipements utilisés dans le dragage ont été également saisis dont des moteurs.
Face à cette situation alarmante, les utilisateurs de dragues ont tenu une Assemblée extraordinaire, vendredi dernier, au siège de la Fédération Nationale des Orpailleurs du Mali (FNOM).
Lors de ce rassemblement, le président de la FNOM, Seydou Kéïta a décidé de faire une mise au point bien utile dans un entretien qu’il nous a accordé. D’emblée, il a fait savoir que l’orpaillage traditionnel mérite une attention particulière, à cause justement du lot de défis vitaux que cette activité engendre. Il y a aussi le fait que l’orpaillage traditionnel échappe à tout contrôle de l’Etat, malgré les enjeux sécuritaires et fiscaux qu’il comporte.
Selon lui, la FNOM a entamé plusieurs réformes dans le secteur afin de soutenir les actions du gouvernement pour mieux organiser ce secteur. Il s’agit de réorganiser les acteurs à travers un recensement exhaustif, la mise à leur disposition de cartes professionnelles, l’installation de comptoirs d’achat et la sécurisation des sites.
Ce qui suppose d’engager des actions innovantes et surtout d’urgence visant à extraire ce secteur de l’informel pour le hisser dans le formel, « la pacification de nos sites d’orpaillage passe inexorablement par l’identification de tous ses acteurs (orpailleurs, acheteurs, travailleurs connexes). C’est ainsi que des cartes ont été confectionnées et mises à la disposition des sites d’orpaillage. Une clé de répartition a été définie pour permettre à l’Etat, aux collectivités et aux organisations faîtières de bénéficier de cette activité », a déclaré Seydou Kéïta.
Avant d’insister que le recensement est obligatoire pour tous les orpailleurs.
B. DIABATE
Source: l’Indépendant