Le samedi 5 février, l’Association pour la Paix au Mali (APPM) a tenu sa première assemblée générale à son siège à Lafiabougou Taliko. Cette assemblée générale visait à décliner les grands projets de l’association au cours de l’année 2022, notamment la lutte contre l’esclavage par ascendance au sein de la communauté Soninké.
L’Association pour la Paix au Mali(APPM) est une nouvelle association créée au Mali. Elle se fixe comme objectif de lutter contre toute forme de violence au Mali, de créer un cadre de concertation entre les Maliens. Mais aussi, de promouvoir la paix et de lutter contre l’esclavage par ascendance. Ses activités sont essentiellement exercées dans les régions de Kayes et Koulikoro. Régions dans lesquelles, on assiste davantage à la recrudescence des violences occasionnées par les pratiques esclavagistes dans la communauté Soninké. Des pratiques esclavagistes qui ont causé des pertes en vies humaines, des pertes des biens et des déplacés. C’est dans ce cadre que l’APPM est née pour lutter contre ces pratiques et aider les autorités maliennes à bannir ces pratiques datant des temps anciens.
Selon le Président de l’APPM, Cheick Oumar Yara, cette assemblée générale a pour objectif de faire l’état des lieux des violences perpétrées dans les villages soninké. Pour lui, ces violences ont débuté depuis 2017 et ont causé d’énormes pertes. Et de dire que deux camps se battaient pour et contre l’esclavagisme par ascendance et aujourd’hui tous ces deux camps ont décidé de s’unir et mettre fin aux violences. « Cette guerre inutile a causé des morts, des blessés et même des déplacés. Personne ne souhaitait cela. L’APPM fera l’impossible pour que de telles violences n’aient plus lieu dans aucune communauté au Mali », a-t-il soutenu. A ses dires, l’APPM va commencer les démarches auprès des chefs traditionnels dans les différents villages pour diffuser les messages de paix et de réconciliation. Pour que cette mission soit un succès, il dira qu’ils comptent beaucoup sur l’accompagnement de l’Etat et des ONG qui œuvrent pour la paix au Mali. Et de déclarer que des démarches sont en cours pour que les déplacés retournent dans leurs villages respectifs.
Pour sa part, Diawoye Magassa, Secrétaire chargé aux affaires juridiques de l’APPM, dira cela fait 6 mois que l’APPM a commencé à travailler en se rendant sur le terrain et dans beaucoup de villages dans lesquels les pratiques de l’esclavage sont réelles. Pour lui, l’APPM a apporté beaucoup d’aides aux victimes de l’esclavage. A l’en croire, ils travaillent avec certaines organisations des droits de l’homme comme l’Institution nationale des Droits de l’Homme, la Commission Nationale des Droits de l’Homme pour fédérer les énergies afin de pouvoir lutter efficacement contre ce phénomène sur le terrain. « Nous sommes tous, des acteurs de ce combat et nous avons été au départ, parmi ceux qui ont permis à ce que ce fléau prenne de l’ampleur. Nous le regrettons amèrement puisque ça nous a couté que des pertes. Nous ne permettrons pas que ça se reproduise », a-t-il dit.
La balle est maintenant dans le camp de l’Etat.
Adama Tounkara