Dans le cadre de la célébration de son premier anniversaire (9 septembre 2019), l’ONG internationale «Justice and Dignity for the Women of Sahel (JDWS)/ Justice et Dignité pour les Femmes du Sahel (JDFS)» a initié une vaste campagne de sensibilisations et de dénonciations contre les multitudes exactions commises à l’encontre des femmes et de la petite fille. Pour ce faire, l’ONG a décidé de donner la parole aux acteurs intervenant dans le cadre de la prévention et la lutte contre les VBG au Mali dans le cadre d’une série d’interviews sur les questions de la violence basée sur le genre avec les acteurs d’intervention et les personnes ressources. Il s’agit, notamment des responsables des Centres de santé spécialisés dans la prise en charge des cas de VBG, les gardiens de la tradition (griot).
Le lancement de cette campagne a eu lieu ce 9 septembre 2020, à travers la diffusion de vidéos des cas de VBG et des actions de lutte et de prise en charge des victimes sur les médias et les réseaux et va se poursuivre le long de ce mois de septembre 2020.
L’objectif de l’ONG, selon sa présidente, Mme Aida Hamahady Oualate, est de Créer des supports audiovisuels de messages de sensibilisations contre les violences basées sur le genre dans les différentes langues nationales.
De l’analyse de ces entretiens, il ressort que même les VBG peuvent être expliquées des facteurs culturels, sociopolitiques, la consommation et de l’alcool et des stupéfiants. «Aucune société ne tolère cette violence gratuite et cruelle contre la personne humaine, de manière générale, et la femme en particulier », ajoute-t-elle.
Depuis sa création, il y’a un an de cela, l’ONG JDWS s’active et s’illustre dans des activités de sensibilisations et de dénonciations contre les multitudes exactions commises à l’encontre de la gente féminine. Cet engagement découle d’un constat qui fait froid au dos, celui de voir les femmes et les filles marginalisées dans les processus de prise de décision dans les différentes sphères socioéconomiques et politiques. Elles sont de plus en plus victimes de maltraitances qui empattent gravement sur leur dignité de femme et d’être humaine.
Partant de cette situation, les acteurs de la société civile, y compris les organisations de femmes, travaillent d’arrache pieds avec les autorités nationales et locales pour créer des structures et des systèmes pour prévenir et apporter une réponse à ces violences.
Dans le cadre de cette approche, l’ONG a décidé de prendre contact, à travers notamment des interviews, avec des personnes ressources et des acteurs en charge de la question aussi bien que dans des cadres formels qu’informels. Elle vise à amener des chefs religieux et coutumiers à clarifier le traitement affleurant à la femme et sa position dans la société selon les textes religieux et la tradition orale.
Pour rappel, l’ONG (JDWS) doit son origine à une femme malienne qui a vécu au Mali et dans d’autres pays du Sahel durant les difficiles périodes des conflits armés où elle a été témoin de divers types de violences contre de femmes et des filles.
« A travers des concertations avec des ami (e)s qui ont la même volonté de mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles, est née JDWS »,explique Mme Aida Hamahady Oualate, sa fondatrice et présidente exécutive. « L’équipe de l’ONG entend aider à briser le silence et lever les tabous pour mieux informer sur les violences basées sur le genre, afin d’assister les femmes et filles du Sahel à dénoncer haut et fort leurs maux. Malheureusement, ces violences faites aux femmes et les filles sont ancrées, maintenues et justifiées par des normes sociales qui désavantagent les femmes et les filles »,déplore Mme Aida Hamahady Oualate.
En juin 2020, l’ONG a publié une étude sur l’impact de la pandémie de coronavirus sur les violences basées sur le genre (VBG) dans 6 pays sahéliens dont le Mali. Dans ce document, l’ONG a alerté sur la hausse des violences basées sur le genre dans cette région en pleine crise sanitaire liée au coronavirus.
Ainsi, avec l’irruption de la Covid-19, on assiste à une flambée de cas de violences basées sur le genre (VBG) au Sahel, selon l’étude de l’ONG. « La situation pourrait s’aggraver à défaut d’une prise en charge adéquate », prévient la présidente.
Sur 1056 femmes/filles enquêtées, 551 déclarent avoir subi des violences verbales ou physiques durant la crise sanitaire. Ces violences sont de nature diverse. De 40.63 % avant la pandémie à 52.18 %, soit 12% d’augmentation. « États et ONG n’arrivent pas à coordonner leurs actions », regrette la Fondatrice Aïda Hamahady Oualate.
Abdoulaye OUATTARA
Afrikinfos-Mali