À l’invitation du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (Csao / Ocde), de l’Union européenne (Ue) et du Réseau mondial contre les crises alimentaires (Gn), s’est tenue le 6 avril 2022, en visioconférence et en présentielle au Centre de conférences de l’Ocde à Paris (France), une consultation de haut niveau sur les crises alimentaires et nutritionnelles multifactorielles et récurrentes qui ébranlent la région.
Selon un communiqué de presse, la réunion a regroupé les responsables politiques et autres acteurs non-étatiques de l’espace Sahel et d’Afrique de l’Ouest et du Centre, et leurs partenaires internationaux qui s’étaient fixés un objectif double : mobiliser davantage d’assistance nutritionnelle et de sécurité alimentaire d’urgence au profit des populations les plus affectées ; renouveler un engagement politique fort et dans la durée en faveur de politiques structurelles s’attaquant aux causes sous-jacentes des crises alimentaires et nutritionnelles, et intégrant dans une même démarche les dimensions humanitaires, développement et paix. Plus de quatre cent personnes ont participé à la consultation. Trente-deux parties prenantes (les pays, institutions et la liste des engagements financiers sont consignés en annexe) ont fait des annonces politiques ou financières.
Les responsables politiques de la région et leurs partenaires constatent de manière unanime l’augmentation de la sévérité et de l’amplitude des crises alimentaires et nutritionnelles, particulièrement dans les régions du Sahel et du Lac Tchad (Burkina Faso, Cameroun, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Tchad). «Entre 2018 et 2022, le nombre de personnes en besoin d’assistance nutritionnelle et de sécurité alimentaire d’urgence dans les pays de l’espace Cedeao, Uemoa, Cilss et le Cameroun est passé d’environ 11 à près de 41 millions », révèle la même source.
Ils notent que ces crises alimentaires et nutritionnelles, enracinées dans des déterminants structurels (fragilités et incertitudes climatiques, pauvreté, faible disponibilité et accès aux services sociaux de base, marginalisation et investissement limité en milieu rural…), entrainent l’érosion des moyens d’existence et de la résilience des populations vulnérables, et sont exacerbées par une crise sécuritaire persistante ainsi que par l’instabilité politique. «À eux seuls, les pays en conflit dans le Sahel central et le bassin du Lac Tchad comptent pour plus de 90% des populations souffrant de la faim et de la malnutrition. La situation des 6.7 millions de personnes déplacées internes et des 1.6 millions de réfugiés et demandeurs d’asile est particulièrement inquiétante », renseigne le document.
«Au regard de la gravité de la situation, les responsables politiques de la région et leurs partenaires conviennent de répondre solidairement à l’urgence. En appui aux efforts déjà consentis par les États et leurs organisations régionales (Cedeao, Uemoa, Cilss), des promesses financières d’un montant estimé à 2,5 milliard d’euros (liste des contributeurs consignée en annexe), ont été faites en soutien à la mise en œuvre des plans nationaux de réponse aux crises alimentaires et nutritionnelles, de renforcement de la résilience des personnes vulnérables et des systèmes agro-alimentaires. L’urgence d’agir impose la mobilisation effective des engagements annoncés », lit-on dans le communiqué.
Adou Faye
Source : LEJECOM