Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et de Développement durable, Housseini Amion Guindo a procédé, le jeudi 23 janvier 2020 au Parc national de Bamako, au lancement du “Projet de renforcement de la résilience du système éducatif comme alternative de prévention et de lutte contre les changements climatiques”.
L’éducation a été toujours considérée comme une institution sociale permettant de mieux inculquer aux citoyens les bases d’une bonne citoyenneté et de bâtir en eux les valeurs de leur nation. Par ailleurs, depuis fort longtemps, nous assistons à une dégradation de l’écosystème sur le plan planétaire mais surtout dans bon nombre de pays en voie de développement où les effets se font plus sentir sur la faune, la flore et les hommes.
Cependant, force est de constater qu’au Mali, l’éducation, qui devait jouer le rôle de levier afin d’atténuer les effets du changement climatique sur l’environnement, se trouve faiblement mentionnée dans l’agenda national de lutte contre les changements climatiques. Laisser l’éducation en marge de cet agenda au Mali contribuerait à rendre plus vulnérables les enfants et les jeunes face aux effets du changement climatique, aux aléas environnementaux.
L’éducation est impactée négativement, lorsque l’accès aux écoles est rendu impossible, que celles-ci soient détruites, ou que les difficultés économiques conduisent les familles à migrer ou à faire travailler les enfants. C’est pour trouver une solution à ce problème que le gouvernement du Mali a, en partenariat avec le Fonds Climat Mali, de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et certaines ONG, initié un projet intitulé “Projet de renforcement de la résilience du système éducatif comme alternative de prévention et de lutte contre les changements climatiques”.
Placé sous l’autorité du chef de bureau-pays de l’Unesco à Bamako, sous la supervision de la chargée du programme sciences exactes et naturelles, ce projet est une contribution du secteur de l’éducation à la prévention et à la lutte contre le changement climatique au Mali. L’objectif de ce projet est de promouvoir la prévention et la lutte contre le changement climatique à travers l’éducation formelle et non formelle dans la zone cible du projet à l’horizon 2030.
Il est un projet d’information d’éducation de communication en faveur du corps enseignant, des éducateurs, des scolaires de l’éducation formelle et non formelle, des instances de gestion de l’école qui sont les associations des parents d’élèves (APE), les associations des mères d’élèves (AME), les comités de gestion scolaire (CGS) et de la direction nationale de la pédagogie afin de placer le changement climatique au cœur des apprentissages.
Ces organes communautaires de gestion scolaire seront suffisamment mis à profit pour prévenir et lutter contre les changements climatiques. Le projet sera exécuté au pays Dogon et dans la réserve de la boucle du Baoulé. Les adultes figurent en nombre important parmi les apprenants de l’éducation non formelle (Caf, CED) de ces deux zones. Ils sont en grande partie engagés dans les activités de production, transformation et commercialisation agricole.
Ils vivent au quotidien les effets néfastes du changement climatique sans qu’ils appréhendent les enjeux et défis : rareté des précipitations, inondation, sécheresse, feux de brousse, malnutrition, tarissement précoce des mares n’ayant pas permis la culture biannuelle de l’échalote dans le cercle de Bandiagara en 2016. Ce projet s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique nationale de changement climatique du Mali assortie d’une stratégie et d’un plan d’actions et du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) du Mali qui stipule : “En matière d’adaptation, la vision du Mali est de faire de l’économie verte et résiliente au changement climatique un priorité à travers cinq (5) grands programmes qui portent sur la foresterie, l’agriculture intelligente, les énergies renouvelables, les ressources en eau et les ressources pastorales”.
Selon le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Housseini Amion Guindo, les menaces qui pèsent sur l’environnement à travers la planète nous interpellent tous. Il a insisté sur l’importance de ce projet qui, dira-t-il, doit permettre la mise en œuvre intégrée du cadre stratégique climat pour passer d’une approche projet à une approche multisectorielle pour renforcer la résilience des populations vulnérables.
“La détérioration de la biodiversité et de l’écosystème constitue l’un des facteurs contributifs de l’insécurité alimentaire dans notre pays. Ce nouveau projet vient à point nommé au moment où l’insécurité est grandissante dans sa zone d’intervention. Grâce à ce projet nous allons permettre aux communautés de booster leurs économies à travers des pratiques agricoles innovantes et l’utilisation des semences améliorés”, a-t-il ajouté….Lire la suite sur Aumali
Abdrahamane Diamouténé
Source: L’Indicateur du Renouveau