Le CSREF de la Commune VI du District de Bamako a servi de cadre, le mercredi 15 mars dernier, au lancement d’une campagne de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus. Initiée par le ministère de la Santé, à travers l’Office National de la Santé de la Reproduction (ONASR), avec l’appui technique et financier de l’ONG » Médecins Sans frontières « , cette activité, qui va s’étaler jusqu’à la fin du mois de mars, concernera au moins 3000 femmes issues des 13 structures de santé de la Commune VI.
Signalons que cette campagne entre également dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme, célébrée les 8 Mars de chaque année. Ainsi, elles sont au moins 3000 femmes de la Commune VI du District de Bamako à être ciblées par cette campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus et des seins. Organisée par le Ministère de la Santé, avec l’appui technique et financier de MSF, cette campagne a pour but de réduire la morbi-mortalité (Mortalité due à des maladies), liée aux pathologies cancéreuses chez la femme.
Intervenant pour la circonstance, la Représentante de l’Office National de la Santé de la Reproduction (ONASR), Dr. Traoré n’a pas manqué de rappeler que les cancers du col de l’utérus et du sein demeurent un problème majeur de santé publique dans le monde. Ainsi, il faut préciser qu’à l’échelle mondiale, le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes, avec environ 604.000 nouveaux cas, en 2020. Aussi, sur les quelque 342.000 décès, dus au cancer du col de l’utérus, en 2020, environ 90% surviennent dans les pays à faibles revenus ou intermédiaires. Signalons que les cancers du col de l’utérus et du sein constituent également les cancers les plus répandus et la cause principale de la mortalité due aux cancers chez les femmes des pays en développement. En Afrique subsaharienne, 34,8 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués sur 100.000 femmes par an et 22,5 femmes sur 100.000 en meurent, chaque année.
Selon Dr. Traoré, au Mali, le cancer du col de l’utérus occupe le premier rang des cancers féminins, avec une fréquence de 26,6 et une incidence de 49,3 pour 100.000 habitants. Afin de lutter contre les cancers du col de l’utérus et du sein, elle a affirmé que le Mali a adopté le dépistage par les méthodes d’inspection visuelle et de l’auto palpation des seins, conformément aux recommandations des politiques, normes et procédures en santé de la reproduction. Elle a aussi mis cet événement à profit pour remercier le MSF qui, depuis 2018, maintient le cap en soutenant les autorités pour lutter contre ces cancers.
De son côté, la Coordinatrice de la lutte contre le cancer des seins et de l’utérus chez MSF, Mme Harouna Balki a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que ces cancers, en plus d’être un problème majeur de santé publique, pourraient s’aggraver dans les années à venir. Pour autant, elle a indiqué que les traitements efficaces existent, à condition que la maladie soit détectée suffisamment tôt.
Rappelant que l’objectif de cette campagne est d’améliorer l’accès des Maliennes au dépistage et à la prise en charge de ces cancers, elle a insisté sur le fait qu’ils ne sont pas une fatalité. C’est la raison pour laquelle, MSF soutient les efforts des autorités pour lutter contre ces cancers, en facilitant l’accès aux traitements tels que la chimiothérapie, la chirurgie et, bientôt, la radiothérapie. Aussi, il convient de préciser que l’accompagnement de MSF comprend des soins de support, des soins palliatifs, des visites à domicile et un soutien psychologique et social, à travers une unité de liaison, créée spécifiquement pour l’accompagnement holistique des patientes. Toutes ces prestations, offertes gracieusement par MSF, visent à renforcer le dépistage et le diagnostic précoce de ces cancers.
Rappelons qu’en 2022, MSF a dépisté 88.874 femmes pour le cancer du sein et du col de l’utérus, pris en charge 1163 examens médicaux complémentaires (scanners, etc.), réalisé 2312 séances de chimiothérapie, réalisées avec les équipes du CHU Point G ainsi que 96 interventions chirurgicales, effectuées avec les équipes des CHU Point G et Gabriel Touré. S’y ajoutent 415 visites à domicile et 299 séances de santé mentale.
Maciré Diop
Source : l’Indépendant