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Lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel : Paris penserait sérieusement à se désengager militairement mais non sans garanties

Huit ans après le début de l’opération Barkhane, de plus en plus de voix s’élèvent de part et d’autres, pour céder le terrain aux armées nationales de la zone du Sahel. Au Mali, par exemple, nombreux sont ceux qui appellent au départ immédiat des forces françaises qu’elles qualifient de forces d’occupation n’ayant d’autres buts que, d’au moins, défendre ses intérêts géostratégiques dans la zone. Une telle idée se retrouve aussi bien au sein de la classe politique malienne qu’au sein de la société civile. Mais également en France, puisque Jean-Luc Mélenchon de « La France Insoumise » appelle à un débat au parlement sur la présence de son pays au Sahel au vue du lourd tribut humain causé par la guerre.

 

Le Sommet du G5 Sahel qui s’est  clôturé il y a peu à N’Djamena aurait laissé quelques indices quant à la configuration militaire de la zone dans les mois à venir. Le président Macron parla d’ « évolutions significatives » à venir mais qui n’interviendront pas dans l’immédiat. Sous-entendu qu’en l’état, l’effectif qui se renforce avec la venue de 600 hommes pour atteindre 5100 de la force Barkhane sera maintenu, mais qu’il n’est pas exclu que ce nombre soit revu à la baisse, et ce très certainement, en fonction de l’opérationnalisation de la force conjointe du G5, et des succès qu’une telle force pourrait engranger.

Deux faits semblent pousser l’Elysée à revoir sa copie militaire dans le Sahel. D’abord, il s’agit des couts humains et surtout financier d’une guerre qui ne cesse de s’enliser malgré les « succès tactiques » conquis. Selon un expert militaire français, la guerre contre le terrorisme au Sahel couterait à l’Hexagone 1 milliard d’euros par an. Une somme colossale qui pourrait servir d’autres secteurs de développement en France. L’autre fait, c’est la volonté assez manifeste des autorités maliennes de négocier avec les terroristes. Une volonté qui fait écho au vœu émis par beaucoup de Maliens fatigués d’assister à une guerre interminable qui plombe le développement du pays. Ainsi, à l’Elysée, il semblerait qu’on se dit : «  si les Maliens veulent s’émanciper en explorant une autre voie que celle militaire, donnons-leur la latitude de le faire !».

Donc, même si pour le moment, la configuration globale ne changera, mise à part l’envoie prochaine par le président Déby de 1200 soldats dans la région des trois frontières, il est plus que probable que dans les mois à venir, les armées nationales regroupées au sein de la force du G5 Sahel aient plus de rôle à jouer.

Ahmed M. Thiam

Source :Inf@sept

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