Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga a effectué, le dimanche 11 février dernier, sa première visite à l’intérieur du pays dans la ville de Mopti, centre nevralgique du terrorisme au Mali. Entre le dialogue et la guerre totale, SBM laisse le choix aux terroristes.
“Autant nous sommes déterminés à combattre et neutraliser ces lâches qui tuent des gens pour prendre leurs femmes, autant nous sommes aussi ouverts au dialogue”, c’est sur ce ton que le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a averti les terroristes.
En visite à Mopti, le dimanche 11 février, le chef du gouvernement promet une réponse vigoureuse de l’armée contre les terroristes qui sèment la terreur au Centre et au Nord du pays. “Nous ferons tout pour récupérer tous ceux qui sont récupérables et nous combattrons ceux qui devront être combattus” a martelé Soumeylou Boubeye Maïga. Et d’ajouter: “Nous irons jusqu’au bout de notre action contre ces lâches.Nous les traquerons partout jusqu’à mettre la main sur chacun d’eux un à un
C’est le moment où chacun doit choisir son camp. Le combat sera mené sans ambiguïté”.
Decri comme un fin stratège, l’ancien chef du renseignement promet le sang et le fer aux terroristes, mais il n’exclut pas non plus la possibilité du dialogue.
“Bientôt, nous entamerons le dialogue avec tous les fils du pays qui renoncent à la violence et à s’insserrer dans les activités légales” révèle-t-il. Cette nouvelle posture rompt avec celle adoptée par ses predécesseurs. Car le gouvernment s’était jusque-là montré hostile à toute option de dialogue avec les terroristes. Et cela, en opposition au président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko et l’opposant, Tiébilé Dramé, président du PARENA. Le premier est chef de la commission des bons offices créée par le gouvernement en 2017 pour prendre langue avec les communautés du Centre du pays et le second a dirigé l’équipe de médiation des premiers pourpalers qui ont abouti à la signature de l’accord de Ouagadougou en 2012.
Le deuxième acte fort annoncé par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est l’intégration des écoles coraniques dans le sytème scolaire public pour corriger les disparités et les discriminations. En clair, l’objectif de cette mesure est d’offrir des opportunités aux talibés pour éviter qu’ils rejoignent les rangs des groupes terroristes. Très nombreux dans la région de Mopti, ces jeunes élèves coraniques, oisifs et à l’avenir incertain, sont facilement recrutés par les groupes terroristes.
Dans la même dynamique, le gouvernement promet la transfomation de 132 écoles communautaires de Douentza en écoles publiques et la construction d’un centre des jeunes à Mopti. Ces initiatives concourent toutes à la recherche de la paix et le développement dans une région fortement sécouée par le terrorisme où l’administartion est absente dans plusieurs localités et des centaines d’écoles sont fermées. Rien n’est encore gagné. Mais le cinquième Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta se veut confiant. Et il a promis la tenue du premier tour de l’élection présidentielle le 29 juillet 2018.
A présent, la seule inconnue de l’équation démeure la préference des terroristes entre le bâton et la carotte.
Lassina NIANGALY
Le Tjikan