Très sollicitée notamment par la France afin qu’elle s’implique davantage dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélienne, l’Algérie vient de rappeler à nouveau sa volonté de ne pas intervenir militairement hors de son territoire, rapporte le site Algérie Presse service. Selon la presse algérienne, la déclaration a été faite par leur ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, sur la radio chaîne III.
S’exprimant à l’émission «Invité de la rédaction» de la radio algérienne chaîne III, le ministre Abdelkader Messahel a passé en revue la situation sécuritaire au Mali et en Libye, deux pays avec lesquels son pays partage de longues frontières.
Cette sortie intervient quelques jours après le premier voyage officiel du Premier ministre de notre pays, Soumeylou Boubèye MAIGA, consacré à l’Algérie. Sur place, le chef du gouvernement a rencontré des personnalités politiques algériennes. Entre les deux parties (malienne et algérienne), il a été question de la coopération et surtout de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Lors de l’émission «Invité de la rédaction» de la radio algérienne chaîne III, le ministre algérien, selon le site Algérie Presse service, a écarté toute intervention militaire au Mali et en Libye. Il argue cette position tranchée par la législation de son pays ne permettant aucun déploiement militaire dans un autre pays.
À défaut d’envoyer des militaires algériens au Mali et en Libye, M. Messahel a rassuré que l’appui de son pays ne manquera pas à ces pays dans la lutte contre le terrorisme. Déjà, selon le ministre Abdelkader Messahel, l’Algérie accompagne des pays du Sahel. Il a fait savoir que l’Algérie leur a, pendant ces dix dernières années, apporté près de 100 millions de dollars dans l’aide et le support.
« L’Algérie apporte sa contribution dans la lutte contre le terrorisme. Il y va de la sécurité de l’Algérie bien évidemment pour préserver notre pays, mais nous le faisons également par devoir de solidarité », a indiqué le chef de la diplomatie algérienne.
Il a également souligné que la situation en Libye et au Mali ne préoccupe pas seulement l’Algérie, mais aussi tous les pays de la région et même la communauté internationale. Néanmoins, il estime que la résolution de crise dans ces pays (le Mali et la Libye) dépend de l’engagement de leur peuple.
« La clé pour une sortie de crise est entre les mains des Libyens en Libye et les Maliens au Mali. La communauté internationale peut être d’un support seulement », a-t-il asséné, tout en indiquant qu’ils fournissent des efforts pour le retour de paix et de la stabilité en Libye et au Mali.
Concernant de notre pays, M. Messahel pense à une solution politique pour résoudre la crise de la Libye. Selon lui, celle-ci est la seule pouvant préserver l’unité et l’intégrité territoriale de notre pays et de la Libye.
« Nous travaillons sur une solution politique qui préserverait l’unité et intégrité territoriale de la Libye et du Mali, qui permettrait également à ces pays de retrouver leur stabilité à travers des institutions fortes », a-t-il soutenu, appelant à la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, signé à Bamako en 2015.
« Plus on va vers la mise en œuvre des Accords nés du processus d’Alger -l’Accord, plus on resserre l’étau sur tous les facteurs négatifs que connait ce pays (Mali), à l’image des turbulences dans le Nord où il y a des présences de grands trafics, de terrorisme et des crimes organisés », a-t-il martelé.
Par Sikou BAH
Info-matin