Composés des directeurs de publication et des journalises reporters, ces participants estimés à une cinquantaine de personnes ont été, pour cette occasion, édifiés sur les rôles et les missions de la Centif ; sa composition (6 membres en tout) ; ses rapports avec les assujettis (personnes physiques et morales telles que les banques) ; les difficultés liées à l’enraiement du blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Mali… La Centif est une structure indépendante en charge de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Mali. « La presse est notre partenaire priviligié. Sans elle, notre combat n’ira pas loin. Notre accompagnement avec elle ne date pas d’aujourd’hui, on a eu à faire des formations avec la presse en 2016 et en 2019 sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », a, dès l’entame de ses mots, rappelé Marimpa Soumara qui promet de poursuivre ce partenariat avec les hommes de médias. Cela, dit-il, parce que le Mali n’est pas épargné du blanchiment de capitaux. Dans ce pays, dira le président, tout le monde se plaint d’ailleurs du détournement du dénier public ; de la corruption ; du financement du terrorisme. Et le résultat obtenu dans l’éradication du fléau n’est pas, selon lui, du tout brillant. « Le résultat n’est pas brillant parce que les gens ne sont pas sensibilisés ; on ne communique pas trop ; les gens ne mesurent pas les enjeux du phénomène qui nous assaille », va-t-il expliciter avant ces termes : « La corruption, oui ! Mais qu’est-ce que chacun d’entre nous fait pour la combattre ? ». Aux journalistes, il explique que tous les crimes financiers : vols ; vente de drogue et autres constituent le blanchiment de capitaux. De son avis, il faudra alors que les gens échangent pour pouvoir trouver des moyens de combattre ce fléau.
Aux participants à ce déjeuner de presse, ce dernier tenait à informer que le financement du terroriste va en crescendo. Et de déplorer que les terroristes aient toujours eu les moyens de s’équiper ; de se nourrir ; et de se mouvoir. Pourtant, ces moyens avec lesquels ces forces du mal (terroristes) combattent les maliens ne sont pas venus du ciel. Ce sont des moyens propres au peuple. C’est par nos banques qu’ils achètent. ET il suffit, d’après M. Samoura, de faire peu de communications ou de sensibilisations pour parvenir à bout de cette mission (tarir les sources de financement et de ravitaillement du terrorisme). D’où la tenue de cette rencontre avec la presse, a-t-il dit. Suivant les précisions du président, l’une des difficultés de ce combat contre le financement du terrorisme est le fait que les fonds ne sont pas traçables au Mali. Ce qui l’amène à plaider pour la bancarisation de l’économie. S’appesantissant sur l’ignorance des textes régissant le secteur par la population, le responsable de la Centif lance ce message : « Il faut que la presse intervienne, communique, sensibilise et informe les gens sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ; voire sur leurs conséquences sur l’économie du pays ». Certes c’est bon de combattre les terroristes avec des hélicoptères : des chars et des armes ; mais les moyens les plus sûrs restent, pour Marimpa Samoura, le blocage ou le sèchement des sources de leur financement. Aussi présent, Modibo Sacko souligne que le blanchiment de capitaux favorise l’impunité dans un pays et impacte négativement sur l’économie nationale. Le blanchiment de capitaux est, par définition, tout argent obtenu dans l’illégalité à savoir : vols ; détournements ; corruption… L’argent qui finance le terrorisme est sale, donc constitue le blanchiment de capitaux, a-t-il ajouté.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali