Le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées, en collaboration avec le Projet Mali Justice (MJP) de l’Agence des états-Unis pour le développement international (USAID) et l’Office des Nations-unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a tenu du 23 au 24 novembre dernier dans un hôtel de la place, un atelier de formation des diplomates sur la traite des personnes et le trafic illicite des migrants au Mali.
L’ouverture des travaux a été présidée par le représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Boubacar Touré, en présence du directeur de l’USAID-MJP, Me Jean Lavoie, et du représentant de l’ONUDC, Moulaye Arby.
L’atelier visait, de façon générale, à renforcer les capacités du personnel diplomatique sur la question de la traite, y compris sur les approches basées sur les victimes, afin que celui-ci joue un rôle accru dans la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants au Mali.
Le représentant de l’ONUDC a souligné que les crimes de traite des personnes et le trafic illicite des migrants sont des infractions qui sont généralement commises par des groupes criminels organisés dans plusieurs États. À cet effet, la coopération policière, judiciaire et diplomatique entre les États est très importante pour pouvoir lutter efficacement contre le phénomène, a indiqué Moulaye Arby.
Pour sa part, le directeur de l’USAID-MJP a rappelé que depuis près de six ans, le ministère de la Justice a intensifié ses efforts de collaboration avec de nombreux partenaires techniques et financiers dont sa structure, afin de renforcer l’administration et la distribution de la justice. Selon Me Jean Lavoie, la session matérialise la recommandation liée à la formation des services diplomatiques afin de mieux lutter contre la traite des personnes telle que soulevée dans le dernier rapport 2020 du département d’État des États-Unis, relatif à la traite des personnes dans le monde.
À ce sujet, le responsable de l’USAID rappellera que notre pays fait mauvaise figure dans ce domaine en ce sens qu’il est actuellement classé au rang numéro 2 dans le monde, de l’indice de surveillance par le gouvernement américain, et risque de ce fait de se voir suspendre l’aide au développement, a-t-il prévenu.
Le représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a souligné que depuis un certain temps, la problématique de la lutte contre la traite des personnes est mise au-devant par les partenaires du Mali, notamment les États-Unis d’Amérique qui élaborent chaque année un rapport dans lequel tous les pays du monde sont classés. Occasion pour Boubacar Touré d’évoquer les problématiques liées à la traite des personnes dans notre pays, qui sont régulièrement citées dans les rapports des autorités américaines sur la question.
Il s’agit notamment de la problématique des enfants soldats, la mendicité des mômes dans la rue et le problème de l’esclavage, a énuméré Boubacar Touré, regrettant que le Mali n’ait pour le moment pas adopté une loi sur cette question. Pour juguler la problématique «nous essayons dans la mesure du possible de mener des sessions de formation à cet effet et qui doivent s’étendre aux magistrats aussi bien que les enquêteurs», a-t-il relevé.
Aboubacar TRAORÉ