Dans le cadre de la mise en place d’un réseau efficace de diagnostic et de surveillance sur la fièvre de la Vallée du Rift, le Laboratoire central vétérinaire a organisé lundi dernier, la cérémonie de lancement du projet de jumelage entre l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le Laboratoire central vétérinaire (LCV) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD-France).
L’évènement a enregistré la présence du directeur général du LCV, Dr Boubacar Ousmane Diallo, de la représentante de la directrice régionale du CIRAD Catherine Cetre Siossah, du représentant régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’OIE, Karim Tounkara et du délégué de l’OIE au Mali, Dr Drissa Dounanké Coulibaly.
La fièvre de la Vallée du Rift, qui est une zoonose, a été identifiée pour la première fois en 1931 lors d’une enquête sur une épidémie qui touchait les moutons d’une ferme de la Vallée du Rift au Kenya, d’où l’appellation « fièvre de la Vallée du Rift ». Elle touche principalement les animaux et les hommes dans une moindre mesure. Dans la majorité des cas, l’infection chez l’homme résulte d’un contact avec du sang ou des organes d’animaux contaminés. Il faut rappeler qu’à ce jour, aucune transmission interhumaine du virus n’a été constatée. En cas de contamination, il faut relever que la période d’incubation varie de deux à six jours.
Pour Karim Tounkara, l’objectif principal du jumelage est d’aider les laboratoires des pays en développement à développer leurs compétences et leurs expertises scientifiques. Dans le but ultime qu’ils puissent aussi devenir à leur tour des laboratoires de référence de l’OIE. Le contrat de ce jumelage a été signé le 24 avril dernier entre le CIRAD et l’OIE pour un montant global de 81.790 euros (soit 53,6 millions de Fcfa) sur financement de la Banque mondiale à travers le projet REDISSE (Regional Disease Surveillance Enhancement). Ce projet qui s’étendra sur 2 ans, permettra de renforcer la capacité du personnel et établir une collaboration durable avec le LCV.
Le directeur général du LCV a expliqué que c’est grâce au financement du budget national, à travers le fonds d’étude et recherche, que ce projet a vu le jour. Il (le projet) permettra au LCV de renforcer les capacités des agents à travers les techniques de diagnostic. « Malgré le fait qu’aucun cas d’infection n’a été enregistré au Mali, le LCV s’apprête en cas d’apparition à pouvoir diagnostiquer la maladie. Dans le combat contre la fièvre, le LCV mise sur « la surveillance et la prévention », a assuré Dr Diallo.
De son côté, Mme Catherine Cetre Siossah a soutenu que la fièvre de la Vallée du Rift est assez fréquente dans la sous-région, notamment au Mali, au Niger, au Sénégal et en Mauritanie. C’est une maladie pour laquelle, on doit développer des outils de diagnostic très fins, mais également des outils de contrôle notamment des vaccins, des cartes de risques qui nous permettent de prédire les zones à risque de la maladie sur le territoire.
Le délégué de l’OIE du Mali, Dr Drissa Dounanké Coulibaly, a rappelé que cette maladie constitue aujourd’hui une contrainte sanitaire majeure pour le développement de l’élevage dans notre pays et dans toute la sous-région ouest-africaine. Avant d’ajouter qu’au-delà de l’impact négatif sur les productions animales, cette maladie représente un véritable problème de santé publique, puisque c’est une zoonose, donc une maladie commune à l’homme et aux animaux.
Rachel Dan GOÏTA
Source: L’Essor-Mali