Les malades drépanocytaires commencent à être très nombreux au Mali. Selon l’Association Malienne de Lutte contre la Drépanocytose (AMLUD), 17% de la population est affectée, mais elle est peu connue des populations. Aujourd’hui, clame avec déception et inquiétude la secrétaire générale de l’AMLUD, Mme Traoré Fanta Coulibaly, il y a 5000 à 6000 drépanocytaires qui naissent chaque année dans notre pays. La ville de Bamako à elle seul enregistre 500 à 600 naissances d’enfants drépanocytaires par an. En l’absence des soins, souligne Fanta Coulibaly, 50% des drépanocytaires décèdent avant 5 ans et 80% avant leur 20 ans. Le Centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose (CRLD) reçoit par an plus de 1000 nouveaux patients. Pour que ce mal soit connu des populations, pris au sérieux et accompagné par les plus hautes autorités maliennes, l’AMLUD a organisé, le samedi 27 août 2021 au CRLD, sis au Point G, un atelier de renforcement des capacités des membres du Réseau des Journalistes de Lutte contre la Drépanocytose (RJLD). Organisé par l’Association Malienne de Lutte contre la Drépanocytose (AMLUD), avec le soutien financier de la principauté de Monaco, l’ouverture des travaux dudit atelier a été présidée par le Directeur général du CRLD, Pr. Mounirou Baby. La secrétaire générale de l’AMLUD, Traoré Fanta Coulibaly, était à ses côtés pour la circonstance. L’objectif général était de renforcer les capacités des membres du RJLD. Plus spécifiquement, il s’agissait de renforcer le cadre de partenariat entre l’AMLUD, le CRLD et le RJLD; d’améliorer la connaissance des journalistes sur la drépanocytose au Mali; d’amener les journalistes à produire de meilleurs articles sur la drépanocytose et d’aider les participants à mieux informer les populations sur cette maladie.
Le directeur général du CRLD, Pr. Mounirou Baby, s’est réjoui de l’initiative de l’AMLUD, avant d’ajouter que la tenue de cet atelier est une action inscrite en bonne place dans le plan d’action 2021 pour l’AMLUD. Selon lui, il s’agit d’un atelier très technique sur la drépanocytose qu’on doit expliquer aux hommes de médias en fond et en comble. De ce fait, dit-il, je m’appesantirai sur votre rôle de communicateur. Pour mener à bon port ses actions et contribuer significativement à sortir la drépanocytose de l’ombre, et à améliorer la qualité de vie des drépanocytaires, souligne M. Mounirou Baby, l’AMLUD a besoin de relais comme vous les journalistes pour l’appuyer dans son noble combat à travers une bonne communication et sensibilisation des populations sur la drépanocytose, une maladie héréditaire chronique du sang, une maladie de la douleur. Votre rôle, chers amis journalistes, et celui des médias, ajoute le directeur général du CRLD, dans la promotion de la santé, est d’une importance incommensurable. «En sensibilisant et en informant, vous impulsez à accélérer le changement de comportement voulu vers une prise en charge de la santé par l’individu et la communauté. Vous devriez être à l’avant-garde du combat dans la sensibilisation des populations sur la maladie drépanocytaire, son mode de transmission, sa prise en charge et les aspects psychosociaux qui lui sont liés. En le faisant, vous contribuerez à une meilleure connaissance de cette maladie. Votre responsabilité en matière de communication est donc importante et doit reposer sur des règles déontologiques, morales et éthiques. Vous êtes des agents essentiels des actions sanitaires, des acteurs de santé publique sans qui toutes nos actions sont vaines. Votre rôle en tant qu’acteurs essentiels dans le processus de changement et développement sanitaire à tous les niveaux est fondamental. Vous êtes au début des actions en informant, au milieu en accompagnant, à la fin en évaluant. Vous êtes les seuls à même d’engager et de nourrir le débat en vue de la promotion des comportements favorables à la santé. Je vous exhorte à plus d’assiduité aux travaux pour qu’à la fin, les objectifs déclinés par l’AMLUD soient atteints», a déclaré le Pr. Mounirou Baby.
Les formateurs étaient au nombre de deux: Dr. Boubacar Aliou Touré dit Bat et Dr. Baba Fané. Le premier a répondu aux questions suivantes : la drépanocytose est quel genre de maladie? La drépanocytose est-elle une maladie fatale? Comment se transmet-elle? Quels sont les signes qui peuvent orienter? Comment peut-on la diagnostiquer? Peut-elle apparaître dans une famille sans qu’on s’y attende? Quelles sont les complications aigues et chroniques ? Peut-on guérir la drépanocytose ? La grossesse est-elle possible chez une femme drépanocytaire? Y a-t-il un risque ? La drépanocytose a-t-elle des répercussions sur la vie courante ? Le second formateur, à savoir Baba Cissé a passé en revue les aspects communicationnels de la drépanocytose aux hommes de médias. «Le taux de personnes atteintes de drépanocytose augmente à grande échelle aujourd’hui. On est à plus 1000 par an. Cela veut dire que si rien n’est fait, cela pourrait être fatal pour le pays. Pour ce faire, il faut multiplier la sensibilisation et la communication des populations, éviter des mariages entre deux porteurs. Et pour éviter cela, il faut que les gens connaissent leur statut après analyse. Et pour que cela soit, il faut des décisions politiques fortes de l’Etat pour imposer cela à tous les citoyens. Sans cela, il sera difficile de trouver une solution à la montée en flèche de la maladie», a conseillé Dr. Baba Cissé.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain