La Plateforme contre la corruption et le chômage a déposé vendredi 5 juillet 2019, une plainte collective contre des fonctionnaires accusés d’avoir détournés le denier public.
La lutte contre la corruption et la délinquance financière est en train de prendre une vitesse de croisière au sein de la Plateforme contre la corruption et le chômage au Mali. En effet, le vendredi 5 juillet 2019, le Président de ladite Plateforme, Clément Dembélé assisté par ses conseils, a déposé auprès du Procureur Général près de la Cour d’Appel, une plainte collective. La plainte vise 8 000 fonctionnaires maliens censés être ceux qui dilapident le denier public. Ils sont invités à faire la déclaration de leurs biens. Et c’est le Procureur Général qui s’en chargera, affirme la Plateforme.
Selon Clément Dembélé, la plainte collective a été déposée au nom du peuple malien contre ces fonctionnaires de l’Etat, des hauts gradés de l’armée, des magistrats.
Pour M. Dembélé, la « dénonciation » est loin d’être une partie pour réclamer de l’argent ou encore des faveurs, mais solliciter le Procureur Général à appliquer les textes contre l’enrichissement illicite dans tous ses compartiments. « La Loi fondamentale dit que chaque malien a droit de vivre dans la dignité. Donc, nous sommes venus pour réclamer ce droit, qu’on arrête le vagabondage, les bandes organisées autour des biens de l’Etat, les détournements des fonds publics, qu’on arrête de boire le sang du peuple malien… », a dénoncé le président de la plateforme.
Le plaignant dit aussi être venu demander au Procureur général « de défendre le peuple malien, tel qu’il est dans son droit et dans son devoir par l’application de la première loi, la plus connue au Mali, qui est la loi du 27 mai 2014 ». Cette loi à ses dires, exige la déclaration des biens par tout ceux qui gèrent le bien public, le denier public.
« Nous n’accepterons plus jamais dans ce pays, qu’un fonctionnaire, une personnalité politique ou autres puissent avoir la main sur les sous et qu’ils l’utilisent comme ils veulent sans rendre compte ». L’initiative de dépôt de la plainte collective n’est pas anodine. Elle est le fruit d’investigations. Aujourd’hui, la Plateforme estime à 8000 le nombre des fonctionnaires qui doivent rendre compte de l’utilisation des biens publics.
Prenant un exemple, le « monsieur anti-corruption », a laissé entendre que l’argent volé dans les caisses de l’Etat avoisine les 270 milliards de F CFA. Certains préfèrent les utilisés dans la construction de villas dans des quartiers huppés de Bamako comme Baco-Djicoroni ACI, ACI 2000, Sotuba, Golf, Cité du Niger etc. « 70 pour cent des maisons dans ses quartiers sont détenus par des fonctionnaires et des hauts gradés de l’armée, des magistrats ». Clément Dembélé va plus loin en affirmant que les propriétaires de ses maisons vont donner des explications sur la provenance de leur argent.
Selon le président Clément Dembélé, toute cette manne financière (260 milliards F CFA) détournée chaque année peut être injecté à créer de l’emploi pour les jeunes et par ricochet à maintenir ceux-là qui vont mourir dans l’océan.
Pour la bonne exécution de ce travail, il demande à l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) de faire son travail et qu’à coté la Plateforme est en train de mener ses propres investigations.
Il a demandé au Procureur Général, au ministre de la Justice, au Président IBK, de faire exécuter la loi du 27 mai 2014. « Ceux qui ne déclareront pas leurs biens doivent être radiés et remplacés », a-t-il indiqué.
« Désormais au Mali, on ne peut plus vivre dans l’impunité, Nous exigerons le respect de la loi du 27 mai contre l’impunité, la gabegie, l’injustice », a-t-il souligné.
Pour le suivi de la plainte, la Plateforme a commis trois cabinets d’avocats. Elle averti que si le PG n’en fait pas une préoccupation, qu’ils seront amenés à déposer la plainte au niveau de toutes autres institutions judiciaires de la sous-région et à travers le monde.
Mohamed Keita
Arc en Ciel