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Lutte contre la corruption au mali : 420 déclarations suspectes reçues par la CENTIF

L’Hôtel Olympe a abrité le lundi 23 février dernier, la 5ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption. La rencontre a été une occasion pour les responsables de structures concernées de faire le point, et proposer des pistes de solution.

C’était sous la présidence de Mme Traoré Mariétou Sénou, en présence de Boubacar Badjaga, représentant du ministre de la justice garde des sceaux, du président de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), Moumouni Guindo.

La Présidente de la Communauté de Pratique de Lutte contre la Corruption, Mme Traoré Mariétou Sénou a planté le décor par la problématique de la corruption. Pour elle, cette thématique prend de l’ampleur dans le débat public, du fait de l’accroissement de la demande sociale de plus en plus exigeante tout comme les besoins d’une croissance économique plus inclusive et durable.

Mme Traoré Mariétou Sénou a estimé que le rôle majeur des OSC et des structures en charge de lutte contre la corruption est de contribuer à assainir les services, tant publics que privés, «l’espoir d’un lendemain meilleur pour les jeunes et les femmes, qui sont les plus affectés par ce phénomène».

La présidente a rassuré que ce combat que mènent les jeunes du Mali, réunis autour de la Communauté de Pratique en matière de Lutte contre la Corruption, l’Enrichissement Illicite et le Blanchiment de Capitaux pour un Mali stable, prospère, est noble. « La Semaine de la Jeunesse contre la Corruption se veut des espaces d’échange d’idées, de partage de bonnes pratiques et de mutualisation des efforts pour un assainissement de la gestion des affaires publiques », a-t-elle indiqué.

Pour sa part, François Picard, Chef de mission à l’Ambassade de Canada au Mali, non moins Chef de file des PTFs, rappellera que cette activité a été créée dans le cadre du projet Justice Prévention et Réconciliation, mis en œuvre par trois organisations canadiennes dont : Avocats sans frontière Canada, le Centre d’étude et de Coopération Internationale et l’École Nationale de l’Administration Publique. Il se dit fier de constater que même après la fin du financement canadien du JUPREC, le Mali a su préserver cet acquis du projet et trouver des moyens de financement par lui-même.

François Picard a cependant souligné qu’au Mali on constate un effet néfaste de la corruption sur son développement économique et social. « On voit aussi que la corruption porte tout aussi significativement atteinte à la stabilité des institutions démocratiques maliennes et aux efforts de paix. La corruption inclut également le transfert illicite d’argent et de biens », a déclaré le Chef de file des PTFs. Qui a saisi l’occasion pour réitérer au président de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite et du CENTIF toute l’importance que le Canada accorde au mandat de ces organes.

Et le président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières, M. Marimpa Samoura, de rappeler l’importance de la signature de convention de partenariat avec la communauté de Pratique de la Lutte contre la Corruption et la CENTIF, le 05 août 2020, à l’Hôtel Radisson. « Depuis cette signature, nous convergeons les efforts afin de réduire au mieux la corruption et la délinquance financières », a-t-il insisté.

Et M. Samoura de faire comprendre que de 2018 au 31 décembre 2020, la CENTIF n’a reçu que 420 déclarations suspectes, alors que certains pays voisins de la sous-région en reçoivent plus, en une année. Alors que « les montants suspectés portent sur des centaines de milliards de nos francs ».

Il faut rappeler que la CENTIF est créée par la loi n°2016-008/AN-RM du 17 mars 2016, relative contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle est dotée de l’autonomie administrative et financière et d’un pouvoir de décision autonome sur les matières relevant de sa compétence. A ce titre, elle dispose d’une autonomie fonctionnelle et d’une indépendance opérationnelle pour mener des enquêtes sur les faits de blanchiment du terrorisme dont elle est saisie et de formuler, en toute indépendance, un avis portant sur la caractérisation de ces faits transmis au Procureur de la République sous forme de rapport.

par Adama Coulibaly

Source : L’oeil du Mali

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