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L’ultimatum du SG des Nations Unies au Mali : Respect des droits de l’homme et des engagements ou Retrait de la MINUSMA

Cet ultimatum n’a aucun regard sur la grave situation d’insécurité qui sévit au Mali, et le peu de cas qu’en fait la MINUSMA. C’est une honte!

Antonio Gutteres est au service des puissances d’argent qui visent les richesses et autres potentialités du Mali et du Sahel. Qu’il accepte et respecte les principes émanant du tréfonds de notre peuple et édictés par les Autorités de la Transition, et nous serons d’accord avec lui. C’est à dire qu’il accepte :

1. le respect de l’indépendance du Mali, et de la souveraineté de son peuple.

2. le respect de nos choix économiques stratégiques, et des choix de nos partenaires.

3. le respect des intérêts et des besoins de notre peuple. Le Premier Ministre par intérim, M. Abdoulaye Maiga ne les a-t-il pas clairement dits dans vos murs à New York le 24 Septembre 2022.

Nous observons depuis une dizaine d’années que votre inquiétude à l’ONU, n’a jamais porté sur le sort des Maliens tués, massacrés, chassés de leurs villages détruits, spoliés de leurs biens, obligés souvent de prendre le chemin de l’exode ou de l’exil. Vous souciez-vous de l’avenir et de la santé de leurs enfants sans écoles, sans structures de santé ? Y a-t-il, Monsieur le Secrétaire Général, plus d’atteintes aux droits de l’homme que ces situations vécues quotidiennement par nos populations, au vu et au su de la MINUSMA riche de ses 14000 personnes, de sa logistique, de son colossal budget comme en RDC, comme hier en Côte d’Ivoire avec les mêmes funestes desseins. Un budget, convenez-en qui aurait pu répondre à la construction d’écoles, d’hôpitaux, de forages d’eau, de centres d’énergie solaire, de projets sylvo-agro-pastoraux. Mais vous n’en avez cure! Cette armada de fonctionnaires et de militaires dans des véhicules et aéronefs rutilants, suffit à vous assurer à vous et aux autres hauts fonctionnaires chargés de la MINUSMA, de dormir avec quiétude. C’est loin d’être notre cas.

Nous vous accusons de manquements graves au respect des droits de l’homme. Nous accusons la MINUSMA de refus d’aider les personnes en danger de mort. Et vous le savez. Les enquêtes sont pour nous traquer sur des accusations qui ne concernent que nous. Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas. Nous avons l’obligation d’agir pour nous défendre, nous protéger. Votre MINUSMA que vous menacez de retirer de notre pays si nous ne respectons pas les droits de l’homme, garde la neutralité dans ces conflits qui heurtent la conscience humaine. Et c’est nous que vous accusez!

Vous les Nantis de ce monde, vous n’avez pas de cœur! Nous avons fait notre deuil de la MINUSMA depuis belle lurette. Comme les autres Barkhane et Takuba, vous pouvez vous en aller. Nous autres” damnés de la terre” nous saurons faire face à nos souffrances comme au VIETNAM, comme en AFGHANISTAN, comme pendant la traite des Noirs et la période coloniale sur lesquelles vous observez un silence assourdissant pour ne pas dire un refus de reconnaître le viol d’un continent, de ses civilisations, de ses hommes, femmes et enfants qui ont servi dans la douleur, à bâtir la richesse et la prospérité de vos nations dites civilisées. Mais la roue de l’histoire va tourner. Elle est en train de tourner. Notre peuple soutenu par les peuples Africains, a la noble et juste prétention de faire en sorte que le destin de l’Afrique se joue ici au Mali comme en 1236, en 1960 et maintenant.

Qu’à Dieu ne plaise!

Bamako, le 6 Avril 2023

Cheick Oumar Sissoko, Cinéaste

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