L’opposition et les groupes rebelles soudanais se retrouvent cette semaine à Paris pour discuter du processus de paix. Alors que le régime soudanais exige que le dialogue politique se tiennent à Khartoum, les opposants, les rebelles et désormais l’Union africaine souhaitent qu’il se tienne à l’étranger. L’Union africaine a proposé qu’Addis-Abeba accueille un pré-dialogue mais Khartoum refuse. La situation est bloquée depuis un an et demi. Les envoyés spéciaux américains et européens pour le Soudan doivent en discuter ce mercredi à Paris avec les opposants.
Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent pour demander que le Conseil de sécurité de l’ONU reprenne en main ce dossier, jusqu’alors confié à l’Union africaine. Djibril Ibrahim, le président du Mouvement pour la justice et l’égalité, l’un des mouvements armés darfouri, fait le point sur cette situation de blocage : « Si l’Union africaine à travers son Conseil de paix et de sécurité, met sur la table des Nations unies une proposition pour qu’elles reprennent le dossier, le Conseil de sécurité pourra difficilement dire non. Et c’est ce que nous essayons de faire. »
Pour Djibril Ibrahim, il faut « faire que l’Union africaine aille au Conseil de sécurité et dise : OK. Ces gens sont prêts à discuter de la paix, ils sont prêts pour le dialogue national, mais ils veulent d’abord que soient crées les conditions favorables à ce dialogue. Or, Béchir ne l’accepte pas. Et alors, nous pensons que le Conseil de sécurité aura les moyens de convaincre Béchir de s’asseoir à la table des négociations. »
L’enjeu est à la fois national et international. Le blocage du processus de paix met en péril plusieurs relations. Djibril Ibrahim l’explique : « Nous pensons que lorsque l’Union africaine ira voir le Conseil de sécurité, les Chinois et les Russes ne pourront pas refuser la proposition africaine. Et le Soudan sera isolé. Et en définitive, si le soutien des Chinois et des Russes disparaît, le régime soudanais sera en mauvaise posture. »
Source: RFI