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L’opposition rejette la DPG

 honorable depute Mody NDiaye

Pour le président du groupe parlementaire de l’opposition, la loi portant approbation du code de transparence dans la gestion des finances publiques fait obligation au gouvernement de préparer un rapport audité et publié, dans les trois mois qui suivent chaque alternance politique, sur la situation globale des finances publiques, et en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement. « Depuis septembre 2013, il y a eu alternance politique et à ce jour ce rapport n’est pas encore disponible. Il est donc permis de comprendre que la non disponibilité de cet audit, à bonne date, est de nature à faire douter de la faisabilité du catalogue des intentions d’actions futures proposées », a-t-il indiqué.

Selon Mody N’Diaye, la DPG fait la liste des projets en cours d’exécution ou le plus souvent en cours de finition et renvoie l’avenir de ces secteurs à des études à réaliser. « Au plan constitutionnel, la présente déclaration expose dans une première partie l’aspect de politique générale et dans une seconde partie l’aspect programme du gouvernement. Nous sommes donc fondés à conclure que cette Déclaration innove et cela contrairement à la Constitution qui dispose que le chef Gouvernement présente un Programme ou une Déclaration de Politique Générale. Le présent document traite insuffisamment chacune des deux parties « .

 

A la page 12 de la Déclaration, dira-t-il, il ressort concernant la reforme constitutionnelle je cite :« Le Gouvernement engagera bientôt le processus devant conduire à cette reforme et l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile, de l’administration ainsi que toutes les forces vives seront associées à cet exercice « .  Le député  a appelé le gouvernement à éviter de transposer «ces déviances» sur la loi fondamentale. En effet et à titre de rappel, a-t-il ajouté, l’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment au Président de la République et aux Députés. C’est pour dire que le gouvernement doit se consacrer entièrement et uniquement à ses missions…

A propos des six axes du document, le député de Baraouéli soulève plusieurs insuffisances. Par rapport à la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes. La Déclaration met l’accent sur la sécurité dans les villes en indiquant : « nous ferons de nos villes des havres de sécurité où la peur change de camp et où les malfrats seront terrorisés « . Elle est muette sur l’insécurité des campagnes qui aujourd’hui affichent un niveau de risque très élevé ; les bandits et assaillants disposant d’armes sophistiquées. Cette insécurité touche le capital des agriculteurs (bœufs de labour), le cheptel des éleveurs, les bureaux des agences des banques dans les cercles  etc.

Par ailleurs, pour le député de Baraouéli,  une économie émergente doit être une économie compétitive et exportatrice. Le document du Premier ministre énonce un taux de croissance à 2 chiffres d’ici 2018, mais, relève l’opposition, il reste muet sur les politiques à mettre en œuvre pour y arriver. Il en est de même pour l’amélioration de la pression fiscale sur la base de reformes pour lesquelles aucune orientation n’est donnée. « La Déclaration est muette sur la nouvelle reforme en cours concernant les finances publiques devant permettre à notre pays de passer des budgets de moyens à ceux de résultats « . Et Mody N’Diaye de souligner que le Gouvernement ne fait aucune annonce en terme de soutien à l’industrie notamment manufacturière. Bref le secteur qui génère des emplois permanents durables est oublié. « Dès lors la question du comment faire du Mali un pays émergent se pose. Pour ce qui concerne l’artisanat, aucune disposition n’apparait pour faire de ce secteur un pôle d’exportation profitant des facilités commerciales bilatérales comme l’AGOA… « 

 

En outre, a-t-il fait remarquer, de l’indépendance à nos jours, les augmentations des salaires ont été timides. Cette approche a, a-t-il ajouté, atteint ses limites. C’est pourquoi l’heure est venue d’opter pour une amélioration conséquente des salaires pour booster la croissance. « L’augmentation des salaires dans l’administration est faisable à travers un relèvement du point indiciaire doublé de la refonte du système des indemnités et des primes. Elle peut également s’opérer à travers la revue à la baisse de la fiscalité sur les salaires. Ces mesures peuvent conduire au doublement des salaires. Elles ne pourront nullement induire une inflation si l’Etat joue convenablement la régulation des marchés « , a-t-il expliqué.

Et Mody N’Diaye de conclure : « Quand nous vous regardons, quand nous vous écoutons attentivement, quand nous donnons de la vertu à votre jeunesse, nous avons envie de vous faire confiance. Quand nous regardons en face de nous, votre majorité présidentielle qui n’a pas daigné vous applaudir une seule fois, pendant les 2 heures 26 minutes de lecture de votre déclaration, quand nous constatons le déséquilibre de cette majorité en votre défaveur, quand nous doutons que vous êtes le chef d’un gouvernement dans lequel vous n’avez aucun représentant ; vu les limites objectives de votre déclaration déjà exposée, le groupe Vigilance Républicaine et Démocratique ne peut pas vous accorder sa confiance et il votera non « .              

Bruno D SEGBEDJI

 

source:L’independant

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