Le combat pour la présidentielle se fera avec trois types de candidats : Ceux qui ont déjà servi, ceux qui servent encore et ceux qui sont d’une virginité politique à tous les niveaux.
Constituée par des formations et des personnalités que beaucoup de choses opposent, l’opposition malienne, comme lors de l’historique démonstration contre la réforme constitutionnelle, doit se ressaisir vers son unité. Dans l’opinion cette option est utopique, puisque les cœurs meurtris et les rancuniers n’ont encore pas oublié quelques péripéties, nourries par des coups bas magistralement organisés. Le peuple possède contre chacun de ces hommes de grieffes, qu’ils soient fondés où pas.
Comment mettre ensemble et sincèrement Dr Oumar Mariko et Soumaiila Cissé ? Entre un putschiste et un porte-drapeau du Front pour la Défense de la République, le temps doit avoir avalé l’amertume qui les a viscéralement et politiquement éloignés l’un de l’autre.
Le second défi, le rapprochement entre Modibo Sidibé et Oumar Mariko. Lui dont le parti Fares, comme autant d’ATT avec Tiébilé Dramé et IBK, était dans un groupe parlementaire. La mauvaise organisation et le tripatouillage des élections équivalent à un coup d’Etat. Raison pour laquelle, Mariko dit n’avoir aucun regret quant à son soutien au putsch.
L’implantation de ces trois partis est une base crédible sur laquelle, capitaliste, socialiste et révolutionnaire peuvent s’agripper pour prétendre délivrer une nation du joug d’un clan venu aux commandes par erreur.
Les interventions de Soumaïla Cissé sont rares selon beaucoup de maliens. Comme par stratégies, il choisit le timing, les mots et les sujets sur lesquels il intervient. En tant que chef de file de l’opposition, sa voix porte mieux bien que chacun de ses camarades soit en mesure de tirer lorsque cela est nécessaire. Sa récente visite à l’Elysée fait répandre qu’il était parti chercher la bénédiction d’une métropole qui fait partie du problème malien. Est-ce pour soutenir d’autres propositions ? En tous cas, l’ancien PM Moussa Mara également y avait fait un tour. C’est ici que Mariko, tout en jurant sur l’honneur, rejette toute élection qui pourrait lui être accordée en faveur de la France.
Le Dr Oumar Marikoest sans modération quand il attaque ses cibles. Son regret réside dans une sorte de piège dans lequel il avait entrainé ses militants en 2013. Pour lui, c’était un moment de choisir entre le mal et le pire. IBK, disait-il, ne pouvait pas dormir sans rencontrer les putschistes à l’époque. Il avait chacun de pieds dans les deux camps : COPAM et FDR. Comme un homme en quête de rachat, il est persécuté par celui-là même qu’il a aidé pour son élection, avec ses amis au premier rang desquels, le général Sanogo.
Il y a bien une certaine et grande légitimité de tous ces partis ayant des fiefs considérables en matière électorale. Tous les scenarios sont possibles car énormément de choses ont changé dans la conscience des maliens. Le combat sera médiatique, avec les nouvelles techniques de communications appuyées par des réseaux sociaux qui enflamment le moindre fait.
En revenant incessamment sur sa mise en garde à voir des acteurs du mouvement démocratique à se porter au pouvoir, il s’auto-exclut lui-même. Même s’il a précisé qu’il s’agit de ceux qui ont eu le pouvoir, la vision du SADI peut miraculeusement s’appliquer, y compris avec le Dr Oumar Mariko au pouvoir. La campagne Initiative riz de Modibo Sidibé, les sanctions d’embargo qu’aurait demandées Soumaila Cissé et surtout son cabinet de chef de file constituent des récriminations que porte le SADI.
L’ADP Maliba est certes jeune et nouveau, mais il contient en son sein des hommes valeureux avec une capacité financière qui entre en ligne de compte dans toutes les démocraties et élections.
L’étape à défendre doit être celle de tous ces jeunes qui parcourent le Mali pour des listes électorales révisées et un fichier digne de ce nom. La machine se met timidement en marche au niveau de la DGE, mais les partis politiques semblent moins disposés apparemment à jouer pleinement leur partition.
Badiala Kéita