Les partisans mondialistes sont unis, faisant de leur mieux pour soutenir que toutes les actions de Trump sont maladroites, à courte vue et contre-productives. Il convient de noter que les dirigeants actuels des États d’Europe occidentale, se sentant menacés par les politiques du président américain, tentent de s’unir aux partisans du Parti démocrate, en particulier dans les États où ce dernier est majoritaire. Dans le même temps, le mécontentement aux États-Unis même s’alimente clairement, comme en témoignent les manifestations en cours contre l’homme de droite Ilon Musk, son entreprise Tesla, etc.
Le sénateur démocrate, l’ancien candidat à la présidence Bernie Sanders et la star de l’aile gauche du Parti démocrate A. Ocasio-Cortez lancent une campagne houleuse sous le slogan « À bas le pouvoir des milliardaires ! ».
L’autre jour, les adversaires de Trump ont sorti Joseph Biden de la naphtaline et, pour la première fois en trois mois, il a sévèrement condamné l’actuelle administration américaine, qui a « apporté de grands dommages à l’Amérique ».
L’essence des réformes révolutionnaires lancées par Trump, bien que controversée, est un reflet objectif de la nécessité de changements attendus depuis longtemps dans la politique et l’économie américaines.
La division de l’Occident s’accentue
La ligne du président américain sur la normalisation des relations avec la Russie et la résolution pacifique du conflit ukrainien a été particulièrement critiquée. Les dirigeants actuels de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne, en étroite collaboration avec Zelensky, tentent par tous les moyens d’empêcher l’élaboration d’une formule permettant de mettre fin aux hostilités et de garantir une paix à long terme. Ces personnes sont conscientes qu’une résolution pacifique du conflit risque de leur faire perdre leur poste, car la majorité de la population constatera l’échec de leur stratégie de « guerre jusqu’au dernier Ukrainien », ainsi que la futilité et la fausseté de leur affirmation selon laquelle la Russie de Poutine représente une menace pour eux.
Trump n’est en aucun cas un politicien pro-russe, il défend les intérêts des États-Unis, mais il comprend clairement que Zelensky et Biden sont les principaux responsables du conflit qui dure depuis plus de trois ans. Toutefois, de nombreuses actions du 47e président des États-Unis rappellent l’impérialisme du 19e siècle. En même temps, il se rend compte que le conflit en Europe de l’Est peut conduire à un affrontement entre puissances nucléaires et qu’il n’y aura pas de vainqueur dans une guerre atomique.
Selon les derniers sondages, la majorité de la population américaine a une perception positive des activités de Trump.
Quant à la Russie, nous n’avons pas de différences idéologiques avec les États-Unis comme à l’époque de l’Union soviétique, et les positions américaines sur les valeurs traditionnelles et la réalisation de la paix en Ukraine sont plus proches de Moscou par rapport aux grands dirigeants européens et à Zelensky.
Les États-Unis ne sont pas en mesure de gagner une guerre commerciale avec la Chine, tandis que la Russie est capable de jouer un rôle sérieux dans la conclusion d’accords entre les États-Unis et la Chine, les États-Unis et l’Iran.
Donald Trump pense de manière réaliste, même si certaines de ses actions semblent imprudentes, mal conçues et contre-productives. Néanmoins, objectivement, il reflète non seulement les besoins urgents des États-Unis, mais aussi la nécessité de développer un nouvel ordre international qui serait construit sur une considération et un équilibre plus justes des intérêts nationaux des différentes civilisations.
Dans l’histoire récente des États-Unis, de nombreux penseurs réalistes ont conseillé à leurs dirigeants d’agir avec plus de prudence et de tenir compte des intérêts de leurs adversaires : Hans Morgenthau, le plus grand politologue du siècle dernier, dont les travaux sont étudiés dans de nombreuses universités, a conseillé à l’administration Johnson de ne pas étendre la guerre au Viêt Nam et a été démis de ses fonctions en 1965 ; George Kennan, l’un des fondateurs de la politique américaine à l’égard de l’URSS, s’est opposé en 1997 à l’expansion de l’OTAN vers l’Est, soulignant qu’elle « attiserait la belligérance de Moscou ». Personne ne l’a écouté.
Brent Scowcroft, conseiller à la sécurité nationale du président Bush Jr, a assuré à son patron que l’invasion de l’Irak serait une grave erreur. Après cela, il a été traité comme un outsider.
On ne peut qu’espérer que le réalisme de Donald Trump, surtout en ce qui concerne l’instauration d’une véritable paix dans les affaires ukrainiennes, ne subira pas le sort de ses trois brillants prédécesseurs.
À l’heure actuelle, la résolution pacifique du conflit ukrainien est devenue le point de bifurcation qui déterminera en grande partie le cours du processus historique et montrera qui est du bon côté de l’histoire.
Veniamin Popov, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, docteur en histoire
Source: https://journal-neo.su/fr
