La France, qui a déploré jeudi la mort d’un huitième militaire au Mali, va redéployer 3.000 soldats dans le nord du pays.
Les forces françaises abordent une nouvelle phase de l’opération Serval au Mali. Les militaires vont investir la « bande sahélo-saharienne » du pays pour lutter contre le terrorisme à l’échelle« régionale ». Dans le nord du pays, ce sont 3.000 soldats qui vont ainsi se redéployer. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a en effet expliqué que l’opération Serval était « en train de se terminer dans sa phase de guerre frontale contre les groupes djihadistes ».
« Nous sommes en train de nous réorganiser pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme […] Sur le Mali maintenant, les forces des Nations unies sont là, l’armée malienne se reconstitue […] et notre rôle à nous c’est de poursuivre le contre-terrorisme, non seulement au Nord Mali, mais aussi au Nord Niger, mais aussi au Tchad, et nous sommes en train de réorganiser notre dispositif pour que 3.000 militaires français soient dans cette lutte contre le terrorisme », a-t-il expliqué.
Ces militaires resteront « le temps qu’il faudra », sans « date limite », dans la « bande sahélo-saharienne », qui est une « zone de dangers, de trafics en tout genre », a-t-il poursuivi.
Un légionnaire tué en opération
Au nord du Mali, les effectifs seront à terme ramenés comme prévu à 1.000 hommes, et seront concentrés « sur la durée, à Gao essentiellement ». Au plus fort de l’opération Serval, au printemps 2013, le contingent français a compté près de 5.000 hommes.
Cette nouvelle phase a été marquée mercredi soir par la mort d’un militaire français de 26 ans (lire ci-dessous). Deux autres soldats français ont été blessés et transportés vers Gao. « Hier soir (mercredi), un peu avant minuit, dans le massif du Tigharghar, dans le nord-est du Mali, un véhicule léger d’une unité de la force Serval a sauté sur un engin explosif à une vingtaine de kilomètres de Tessalit », a précisé le ministère de la Défense dans un communiqué. « Les militaires français étaient engagés dans une mission de sécurisation des portes du massif de Tigharghar », a-t-il ajouté.
La mort de ce militaire porte à huit le nombre de soldats français tués au Mali depuis le lancement le 11 janvier 2013 de l’opération militaire française Serval. François Hollande a exprimé sa « profonde tristesse » et salué le « sacrifice de ce légionnaire français ». Les nouvelles concernant les deux soldats blessés sont « rassurantes », a-t-il précisé jeudi matin sur France 2. Le Premier ministre, Manuel Valls, a rendu hommage dans un communiqué « au professionnalisme, à la détermination et au courage de nos militaires engagés au Mali pour lutter contre les groupes armés terroristes ».
source : lanouvellerepublique.fr