Saisi en août 2024 par les trois pays de la confédération des États du Sahel, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a toujours pas répondu à la plainte contre l’Ukraine pour son soutien au terrorisme dans le Sahel. Une plainte qui s’ajoute à celle contre la France auprès du même conseil de sécurité depuis 2022.
«A ce jour, le conseil de sécurité n’a même pas accusé réception de ce que nous avons déposé», a révélé, lundi dernier à Sotchi, en Russie, Abdoulaye Diop, dans un entretien accordé à Sputnik Afrique, un média russe. Cela, en s’interrogeant si «la communauté internationale travaille pour la paix et la stabilité ou si c’est la politique de deux poids deux mesures». En d’autres termes, l’ONU refuse de répondre à la plainte, introduite en août 2024, auprès du Conseil de sécurité par les trois pays de la confédération des États du Sahel contre l’Ukraine pour son «soutien au terrorisme au Mali et au Sahel».
Kiev, à travers ses officiels, avait confirmé publiquement son implication dans les attaques terroristes ayant visé en juillet dernier l’armée malienne à Tinzaouatène. Un lieu où l’armée a subi «d’importantes pertes en vie humaine et en matériels». Toute chose qui a amené deux des trois pays de l’AES (le Mali et le Niger) à rompre leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine. Une mesure que le Burkina Faso, membre de la même confédération, n’a pas officiellement pris à ce jour.
Le Mali demande le soutien de l’OCI contre Kiev
Ce refus du conseil de sécurité de l’ONU de réagir ou d’organiser un débat trois mois après sa saisine ne décourage pas pour autant le Mali. Son ministre d’État, porte-parole du gouvernement, le Général Abdoulaye Maïga a demandé, le 11 novembre dernier, à Riyad, à «l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) de soutenir la démarche de la confédération des États du Sahel contre l’Ukraine auprès des Nations».
Cette Organisation, qui a tenu, lundi 11 novembre, son sommet de suivi arabo-islamique conjoint extraordinaire à Riyad, est constitué de 57 pays dont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), l’Algérie, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Maroc, la Mauritanie, le Nigeria, le Pakistan, la Palestine, le Qatar, le Sénégal et la Türkiye. À ce jour, l’initiative des trois États du Sahel bénéficie de l’appui de la Russie, qui détient un droit de veto.
Cette plainte contre l’Ukraine n’est pas la seule du Mali auprès des Nations-Unies. Sa première saisine du conseil de sécurité remonte au mois d’août 2022 où il a porté plainte contre la France, accusée d’avoir fourni les terroristes au Mali et au Sahel en renseignements et en armes.
MC/NouvelleAfrique