La MINUSMA, la force de l’ONU au Mali, a invité vendredi à la retenue et à la reprise des discussions entre Bamako et la rébellion du nord après les violences de la veille qui ont fait trois blessés à Kidal, au nord du pays.
« La MINUSMA appelle à la retenue et encourage les parties à revenir à la table de négociation pour continuer les discussions en vue d’une solution conforme à la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité », a indiqué la force onusienne dans un communiqué.
Jeudi, des manifestants pro-rebelles ont réussi à empêcher une visite du Premier malien Oumar Tatam Ly à Kidal en y procédant à l’occupation de la piste de l’aéroport, pourtant contrôlé par la MINUSMA et la force française.Présents sur les lieux, des militaires maliens ont essuyé des jets de pierre et de tirs d’armes auxquels ils ont riposté par des « tirs de sommation », selon des témoignages concordants, qui ont tous fait état de trois blessés graves.
Ce vendredi, la MINUSMA a condamné ces violences et déploré le fait qu’elles aient pu avoir lieu malgré un plan de sécurité coordonné par le gouvernement malien, en coopération avec les Casques bleus et la force Serval.
Les propos paraissent une réponse au gouvernement malien qui s’était auparavant étonné, dès jeudi soir, de
« l’absence de mise en place, par la MINUSMA, d’un dispositif adéquat de sécurisation de l’aéroport et de la ville ».
Pour les autorités maliennes, la MINUSMA n’est pas exempte de tout reproche dans les incidents, car elle avait, selon elles, été préalablement informée de l’organisation de la visite du Premier ministre.
La force onusienne ne pouvait être plus informée puisque c’est elle qui a assuré le transport de la délégation du Premier ministre, a-t-on assuré de source officielle malienne.
Oumar Tatam Ly entendait procéder, lors de sa visite à Kidal, à l’installation du gouverneur de région dans un bâtiment que les groupes armés ont, sous la contrainte, évacué le 16 novembre dernier.